L ’Espace d’une heure
Nous avons — quoi ? —
regardé la télé. A la télé, nous avons regardé ce qui nous semblait le pire
(tant qu’à faire) et c’était très bien ! On a beaucoup ri. On a été ému
aussi. C’était fabuleusement surjoué. On imaginait la campagne où la télé
arrive (jusque dans les campagnes) et c’était ça, la magie : nous n’étions
pas à Paris, mais dans les campagnes profondes de l’hiver, les chaumières (les
anciennes chaumières), les fermes (les anciennes…), — enfin, la campagne que
j’adore parce qu’on y voit les ciels, les crépuscules extraordinaires en
décembre et aussi les arbres, les arbres si beaux en hiver, le « graphisme
des arbres », disait Marguerite Duras — et nous avons regardé la télé
après avoir bien mangé, une soupe que mon père avait faite, délicieuse,
« au pif », comme il a dit sûr de lui, « je ne saurais pas la
refaire », et une salade rapide que, moi, j’ai faite, tout ça avec que des
légumes bio, pas de viande ni de poisson, très bien ! — et nous avons
regardé la télé, l’émission si drôle, si désespérée, si agréable et généreuse
intitulée : « L’extraordinaire anniversaire de Lyne Renaud ».
Enfin, jusqu’à la pub, parce que ça suffisait comme ça, on voyait le genre. Dans l'émission, il y avait une chanson qui disait : « Je ne laisse
entrer que les jolies choses de la vie… »
Labels: bourg
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