R éflexion
Alors, cher ami, il faudrait
trouver des nouveaux appartements « de standing », hôtels
particuliers, châteaux, palaces. Ne pas avoir peur du grand luxe. C’est l’idée
du spectacle et je l’ai réalisée souvent à Avignon. L’idée était de passer de
sans le sous à très grand luxe en court-circuit. L’idée n’est pas d’aller jouer
chez les gens. Ça, c’est une erreur (je n’ai rien à en fiche des gens, ils
m’ennuient beaucoup, la plupart). Non, ce sont les lieux qui comptent, très
uniquement (puisque il s’agit d’évoquer — ou d’invoquer — des fantômes). Il
faut trouver pourquoi aller dans quels lieux et la réponse est banale
: à cause de leur extrême beauté. Je te donne ce poème de Wallace Stevens que
je connais par cœur tellement je le cite :
« Theory
I am what is around me.
Women understand this.
One is not duchess
A hundred yards from a carriage.
These, then are portraits:
A black vestibule;
A high bed sheltered by curtains.
These are merely instances. »
Comme je te disais, me
retrouver dans des intérieurs modestes pouvaient encore se comprendre à Avignon
(mais il y a modeste et modeste, j’y ai refusé aussi beaucoup de lieux) parce
que c’est Avignon et que j’y jouais tous les jours, mais cette démarche prise
en charge par un théâtre pour quelques représentations, il faut qu’elle soit
parfaitement exécutée. De beaux lieux et, si on ne les trouve pas chez Tous
Mécènes, alors ailleurs. Je pourrais, s’il le faut, redescendre (par ex, début
janvier). Je pense que ce serait bien de jouer 4 fois (samedi après-midi aussi)
puisque tu me dis qu’il peut y avoir du public. Et on peut aussi entasser les
gens (s’il y a engouement), disons 25, peut-être 30… On peut mettre un chapeau,
en effet, ça me valorisera (ne jamais permettre au public de dévaloriser
l’artiste). L’effet que nous avons mis à jour d’être seul avec le public dans
un lieu du coup devenu clandestin nous semble aussi difficile à réaliser, mais
on ne sait jamais… Le deuxième appartement visité a beaucoup de charme et est à
garder (éventuellement y jouer 2 fois)… Voilà, j’ai dit tout, des bises, et,
maintenant, peut-être qqch de plus personnel : essaye de manger et de
dormir, quand même plus correctement, mon chéri, tu ne mérites pas du tout de
te faire le moindre mal (même si c’est une habitude dans laquelle, tu te sens à
l’aise, tu m’as expliqué, ça m’inquiète…)
By the way, Dominique aime le
programme et l’impression de la photo ! Elle va en envoyer un au châtelain (Jean-René).
Labels: correspondance toulouse
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