U n lieu où la folie est possible
C’est un homme, c’est l’oncle
du peintre. Un jour, il est revenu du boulot, il a garé sa 2 CV près de la
grange et sa 2 CV n’est plus jamais partie. Elle s’est dissoute avec la pluie,
il ne reste qu’un tas de moteur rouillé. L’homme, maintenant, communique avec le
monde par des choses qu’il met dans sa bouche, des bâtons, des tuyaux, des
branches… Il a commencé un jour avec un couteau. On entendait un petit bruit
sur une vitre, c'est en Bretagne, baie d'Audierne, un bruit de bec : c’était lui, dehors, qui regardait la
télé à travers la vitre avec un couteau dans la bouche. La solution était
trouvée. La solution artistique. Maintenant, l’instrument peut atteindre 7 m,
il met des fourches pour le soutenir. Il place dans sa bouche un verre
(essayez, c’est pas évident, il doit falloir de l’entraînement) et, à partir du
verre, ces instruments cosmiques sans un son. Le peintre l’a appelé :
« Le Maître des anges rebelles » Le peintre écrit 4 lignes pour
présenter l’exposition : « Il y a un sujet, un homme dont on ne saura
rien. / Il a épuisé en lui tous les poisons pour n’en garder que les
quintessences. / Mais il a perdu le langage. Plus de mots. / A travers le
regard, depuis la bouche d’ombre, il matérialise de la pensée. / Il est le
Maître des anges rebelles, un primitif français. / Solde. » L’exposition
est fabuleuse. Le bain, le don dans la couleur. C’est au 17-19, rue Michel
Lecomte, une énorme porte cochère et à gauche dans la cour. Le peintre est
exactement un ami, qq’un que j’admire plus que tout. Je me disais : Mon Dieu, faites que le
spectacle des Bouffes atteigne, je ne sais pas, le centième de cette splendeur et je serai
heureux ! Je bénis Dieu pour créer l’homme qui a la possibilité de la
folie.
Labels: paris perramant
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