D ans Calcutta désert
Eh, bien, voilà, à partir de ce soir, on se retrouve entre nous. Y a plus personne. Le grand public, pour rencontrer ce travail, ce sera encore pour plus tard — quand ? —, l’époque est tellement, tellement à l’envers — à l’envers de ce travail… Pour que la Société du Spectacle y trouve son intérêt… Sinon, pour nous, ce spectacle, c’est pas très grave. C’est même mieux. Plus le théâtre est vide, plus c’est émouvant. Un peu comme cette pièce de Mathilde Monnier et La Ribot qui se jouait devant personne dans cette salle désuète de La Coupole, au TCI. Mathilde se désolait, mais comme La Ribot est très intelligente, elle lui disait : « Mais, tu ne comprends pas, Mathilde, c’est encore mieux pour la pièce ! Si cette pièce [Gustavia] ne se jouait plus que devant une personne, elle serait encore plus belle ! » Car c’était (c’est encore, je ne sais pas si elles la jouent toujours) une pièce de fantômes, comme nous aussi, la nôtre, ce printemps, ce son-et-lumière : c’est les murs de ce théâtre en ruine, théâtre-grotte sublime, et un peuplement de fantômes, de songes et d’esprits ailés… Comme aussi les films de Marguerite Duras dans les cinémas vides de mon enfance. Les cinémas qu’on appelait à l’époque « d’art et d’essai ». Son nom de Venise…
Le 5, le 8, le 9, le 10, le
11, le 12. Tarif préférentiel à 12 € en appelant la billetterie (01 46 07 34
50) et en prononçant le mot de passe « poiSon d’avril » (ou le soir même dans
la limite des places dispo).
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