D epuis le toit de la Philarmonie
Communiqué des occupants du chantier de la Philharmonie de Paris
Nous, chômeurs,
intermittents, intérimaires, précaires, occupons ce mercredi 18 juin depuis
6h30 le chantier de la Philharmonie de Paris. Chantier pharaonique dont la réalisation
à été confiée à Bouygues.
11 d'entre nous ont accroché
deux banderoles au sommet qui se voit encore depuis le périphérique.
Sur ce chantier, nous
sommes allés à la rencontre de nombreux travailleurs roumains, slovaques,
polonais, espagnols, portugais, allemands, belges, avec ou sans papiers, intérimaires
pour beaucoup d'entre eux.
Ils nous ont fait part de
leurs conditions de travail proches de l'esclavage, comme des ouvriers polonais
payés 4€ de l'heure.
Dès l'arrêt du travail
prononcé, leurs supérieurs les ont empêchés de nous parler en les isolant derrière
des barrières. Nous avons proposé une assemblée générale, mais les ouvriers ont
été renvoyés dans leurs baraquements.
Vers 10h30, plus aucun
ouvrier n'était sur place. Suite à l'arrivée des forces de l'ordre aux entrées
du chantier, 200 d'entre nous se sont rassemblés sur le toit. Des médias nous
ont rejoint. Le chef de cabinet et le conseiller aux affaires sociales de la
ministre de la Culture sont venus. Ils ont refusé de nous parler en présence
des journalistes.
Alors que le ravitaillement
nous est refusé, à 16h50, un copain escalade la façade pour nous apporter de
l'eau !
Nous sommes toujours dans
l'attente des interlocuteurs concernés : le ministère du Travail et la direction
de Bouygues, membre actif du MEDEF.
Il s'agit du droit de tous
les travailleurs avec ou sans emploi et c'est la raison pour laquelle nous
luttons aux côtés des cheminots, postiers, gaziers, chercheurs, personnels
d'université, sages-femmes contre la paupérisation généralisée.
Nous appelons à une
manifestation de convergence des luttes avec les cheminots, intermittents, chômeurs
précaires demain jeudi 19 juin à 11h30 à la Gare Montparnasse.
Nous demandons toujours le
non-agrément de l'accord du 22 mars, préalable à l'ouverture de réelles négociations.
Nous sommes contre toutes les réformes nuisibles et imposées par le
gouvernement et le MEDEF. Et contre le monde qui va avec.
Ce que nous défendons nous le
défendons pour tous.
(Frédéric Danos)
Labels: politique
0 Comments:
Post a Comment
<< Home