Tuesday, August 19, 2014

Frédéric Beausoleil essayait de m’inculquer sa passion des affaires. J’étais tellement touché qu’il prenne de son temps pour venir me parler que je le laissais, médusé, fumer cigarette sur cigarette sous mon nez — tout en sachant vaguement que mes dernières heures au soleil allaient en être gâchées. Je m’étais mis à part, un moment, dans cette maison au-dessus de Los Angeles, sur des coussins d’une large banquette en béton sous un palmier magnifique, c’était très confortable, luxueux, je pensais au luxe, mais je pensais ensuite que ça devait être le fumoir et qu’il y avait peut-être moins de magie à ce que ces hommes se soient approchés de moi. Manu Reva le premier était venu me dire : « Alors, toi ! tu m’intéresses… », puis Luc et Frédéric Beausoleil. Tout le monde fumait. Frédéric voulait me faire rencontrer Bertrand de Labbey, le président fondateur d’Artmedia, celui qui avait découvert Jamel, etc. Je finissais par lui dire qqch d’un peu censé (de positif, une ouverture), je lui disais que, certes pas pour moi, mais qu’en tant que metteur en scène, une possibilité de changer de niveau qui avait été souvent évoquée pour moi (et réactivée au moment des Bouffes du Nord cette année), c’était la possibilité de travailler avec des stars. Je me réveillais le lendemain matin les muqueuses meurtries en pensant à Patrice Chéreau mort non pas du sida, mais du tabac, je dévérouillais le « mode avion » de mon téléphone et je recevais la réponse de Natacha à la photo (« Thinking show-biz, bise ») que je lui avais envoyée la veille. Elle disait (à 8h48) « Salut Yvno, Ovni. C’était profondément bon de se rencontrer. Profitez bien. C’est irréel d’être à Paris soudain. See you soon… Je t’embrasse fort, Natacha » Et elle rajoutait (à 10h17) : « Irréel de voir du macadam au sol au lieu de la terre et de l’herbe, du sable… et de la mer ;-) » J'aimais profondément Natacha, je crois.

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