Y ves Saint Laurent
J’étais seul dans ma piaule.
J’écoutais Manureva, par Alain
Chamfort, l’histoire d’un bateau qui se perd. Je répondais à quelques messages sur
Fesseboules comme celui de Tanguy Bordage qui disait : « Merci de me
prendre ». Je lui envoyais un extrait de Jean Genet que je trouvais aussi
sur Fesseboules : « Adore à 2 genoux, comme un poteau sacré / Mon
torse tatoué, adore jusqu’aux larmes / Mon sexe qui te rompt, te frappe mieux
qu’une arme, / Adore mon bâton qui va te pénétrer. » Et il me
répondait : « J’adore ». Je lui disais : « Eh
eh… » Et nous en restions là. Tanguy Bordage s’était inscrit au stage.
Complètement hétéro comme j’aime. On en fera qqch de ce petit. J’avais dans la
tête des choses et d’autres. J’étais revenu de Corse. J’avais une belle place
dans l’avion, j’avais tout vu. La Corse, la plage, la pointe, la tour, la plage
d’Arone et Piana, le Capo Rosso… Les Alpes ensuite, pendant si longtemps, le
Mont-Blanc qui dépassait et se hissait au niveau des montagnes de cumulonimbus
qui soudain s’élevaient de la mer des nuages sans que j’en comprenne la
raison. Il y avait un poisson qui avait nagé tout près de moi, de ma bouche, de
mon œil lors de mon dernier bain, je l’avais suivi un moment :
« Indique-moi la route, toi qui as raison… » J’avais découvert un
chemin qui menait directement du village (où j’étais allé acheter des livres
pour Dany et Bernard) à la mer, un torrent, en fait (par temps d’orage).
J’avais dormi dans un bosquet de pins devant l'aéroport en attendant l'avion. Pascal m’avait déposé en voiture. Maintenant j’écoutais Un
merveilleux été, d’Etienne Daho. C’était très beau. « Je suis fidèle à ma vie. Je n’ai pas l’imagination d’inventer
d’autres histoires. Peu à peu, je pense que les gens ont compris ce que je
faisais, ce masque de légèreté qui masque parfois la souffrance. » Oui...
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