Saturday, February 07, 2015


Bon alors, voilà, j’ai oublié de vous en parler à tous (j’en ai parlé plus tard), l’idée est la suivante : jouer le 14 à 15h et ouvrir les derniers filages le 11, 12 et 13, en avant-premières aussi à 15h. Ce serait bien évidemment d’avoir évidemment quelques personnes (plutôt que personne) et de jouer dans les conditions de spectacle, ça vous aiderait à « cristalliser ». C’est en tout cas ma méthode, quand j’ai peu de temps de répétition (c’est-à-dire, en fait, à chaque fois), je réduis encore ce temps pour permettre aux interprètes de « griller les étapes », d’avancer par bonds et donc par « critallisation ». Aussi bien, ce n’est pas le temps chronologique qui nous intéresse, vous commencez, n’est-ce pas, à le comprendre, mais le temps que nous pouvons creuser comme une matière, comme une caverne — et le temps de l’occasion et de la rencontre. J’annonce une durée de 2h, ça peut faire un peu plus si on y arrive (2h15). Je pense que l’on peut arriver à donner une sensation circulaire (Les Ruines circulaires, un titre de Borgès), il faut arriver à refaire circuler du circulaire, de l’éternel retour à partir de là où nous en sommes (les filles-panthères). J’imaginais recommencer à partir du personnage que j’aime beaucoup de la fille en imperméable transparent (Maria), voir ce qu’il lui arrive encore, à cette personne. Mais il faut un peu de temps à Maria (qui n’est pas Brachetti) pour se changer, entre-temps donc soit Jessica, soit un guest (ou un couple guest)… L’idée des guests, vous pouvez y penser. L’idée de voir quelqu’un surgir que l’on n’ait pas vu jusque là et qu’on ne reverra pas après. Et, évidemment, plus ce guest serait hétérogène au groupe, plus sa présence serait surprenante et inattendue, « réelle » et plus cela ferait du bien au spectacle dont, je vous le rappelle, nous cherchons constamment à déconstruire la forme dans l’espoir de laisser passer dans les vides, dans les absences du décousu un peu de lumière « réelle » (d’où aussi l’importance qu’il n’y ait pas d’ombres de coulisse sur le chambranle de la porte). Si vous avez des idées… Le guest idéal pourrait venir au trois filages et à la représentation. Sinon, ça peut en être plusieurs… Ce qu’il faut faire maintenant : vous pouvez encore rêver à des matières qu’on n’aurait pas encore (des trios, quatuors, etc. with text ancien, comme je proposais), mais, surtout, vous devez approfondir la vie des figures que vous avez déjà, leur donner caractère, vie, rêverie, destinée, profondeur, les animer, ce sont des choses que nous avons déjà (souvent, mais pas toujours). Ce qu’il faut éviter le plus possible, c’est qu’on voit toujours la même personne dans différents costumes. Non, il faudrait vraiment, ce serait plus fort, un peuplement de personnages très différents, une démultiplication, d’une ressemblance incernable. Pour cela, il faut que chaque figure soit irréductible. C’est à cela que vous devez vous atteler… Sinon l’inconscient doit être avec vous. Débrouillez-vous. Si vous ne vous débrouillez pas avec votre inconscient pour le mettre de votre côté, l’apprivoiser pour qu’il vous serve, comme une bête, vous êtes foutu. Il sera toujours plus fort. Exemple d’acte d’inconscient : le spectacle s’est bâti sur la coïncidence physique d’Aurélien et de cette église et de sa barbe d’apôtre et Aurélien, vendredi soir, la fait disparaître. Ça, c’est typique d’un inconscient mal dressé, mal surveillé, qui devient brutal. Une fois, je parlais avec un psy de ce genre d’image, il m’a dit : « C’est faux (ce n’est pas comme ça que ça se passe), mais tu peux en parler comme ça… » Ce ne sont que des images, mais ces images tournoient et aboient… Ce que nous faisons est œuvre de laboratoire, nous travaillons en laboratoire, ce n’est qu'ultra-précision professionnelle… A lundi, très chers,
YN

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