R ouen
David Bobée et Philppe
Chamaux me proposent de travailler, à Rouen, sur Pierre Corneille, sa ville de
naissance ! Rien ne me ferait plus plaisir ! Un auteur d'une telle virtuosité.
Je me souviens que Laurence Mayor, lors d'un des fameux stages intitulé Jouer
Dieu (il y en a eu quatre)
m'avait ébloui avec le personnage de Matamore sorti de L'Illusion
comique. Mais il y aura tant de
choses pour moi à découvrir ! Il me faudrait un dramaturge (virtuose aussi car
je ne le suis pas, je suis juste metteur en scène, c'est-à-dire : presque
rien). Mon dernier stage (en avril dernier, avec les Chantiers Nomades) s'est
intitulé Leçon de liberté et
avait été conçu en direction des chanteurs lyriques. Il mélangeait les œuvres.
Ce qu'il y a de bien avec les chanteurs, c'est qu'ils viennent avec leur répertoire.
Il n'est bien entendu pas question que je fasse travailler la Reine de la Nuit
ou Didon ou Carmen ! Quand Laurence Mayor m'a présenté Matamore, c'était aussi
un personnage qu'elle portait avec elle depuis des siècles. Quand Audrey Bonnet
a voulu travailler sur Ophélie pour le spectacle certes intitulé Hamlet donné dans sa troisième version à Vanves, elle
m'a dit qu'elle lisait depuis toujours tout ce qui se rapportait à Ophélie.
Voilà la vérité : ce ne sont pas les metteurs en scène qui font l'essentiel des
spectacles. En tout cas, je ne me considère ni comme un dramaturge (je l'ai déjà
dit) ni comme un directeur d'acteurs. Ça ne sert à rien. Il y a des choses
beaucoup plus importantes à tenter (pour un metteur en scène), comme : effacer
le théâtre. Je considère donc que le rapport personnel d'un interprète avec un
rôle, c'est ce qui fait la splendeur et l'émotion et tout l'intérêt du
spectacle. Je vous encourage pendant l'année qui nous sépare à réviser vos
Corneille, à vous approprier la matière. A vos études !
Yves-Noël Genod
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