« Monte là-dessus, tu verras Montmartre »
Voulez-vous que je vous dise
ce qui sauverait le monde ? La poésie. Je donne mes rendez-vous dans un
café qui s’appelle La Rotonde en face des Bouffes du Nord, près de chez moi. Je
les donne là parce que, les Bouffes du Nord, c’est, en plus d’être près de chez
moi, le souvenir du travail le plus heureux, le plus beau. Ça pourrait être,
mais c’est plus loin, dans ce si beau quartier, si bobo anglo-saxon (où l’on
trouve une boulangerie-pâtisserie sans gluten, rue Ternaux) de la Ménagerie de
verre. Mais je me suis aperçu que je les donne dans l’un des carrefours les
plus pollués de Paris : La Chapelle, et les plus bruyants. Contradiction.
Moi qui suis si malade. Qui étouffe comme un poisson hors de l’eau. Donc
j’arrête. Je me déporte rue Pajol. Paris est l’une des villes les plus polluées
du monde, mais les Parisiens — qui ont la grosse tête — ne le savent pas. Ils
ne peuvent pas admettre que ce n’est pas pire ailleurs. Non, ce n’est pas pire
à Mexico ni à Pékin. C’est comme ça, Paris est mortelle. Rue Pajol, on
respire. Pourquoi ? Parce qu’il y a un campement splendide de
réfugiés. Soudain cette ville sinistre, arrogante, agressive, nerveuse et
dégoûtée (et j’ai bien conscience que ces épithètes ne sont pas sans charmes)
devenait belle comme l’amour, comme la lumière, comme son éternité. Ne dit-on
pas que Paris est la Ville Lumière, la ville de l’amour ? Des matelas dans
la rue et une population splendide, brillante d’hommes et de femmes les plus
beaux du monde : ceux qui n’ont rien.
« Echoes
Think of the
Dance you could do
One legged man
Two legged woman. »
Labels: paris
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