Le 1er janvier
Il est midi passé, je n’ai plus de travail. Il est étrange. Dans le grand appartement blanc et qui résonne, je suis comme un retraité. J’ouvre un recueil de poèmes, de Paul Celan. Je veux continuer mon travail désespérément. Lire encore, dire encore des poèmes, je m’enregistre, même si je ne les comprends pas, même si c’est si difficile de pénétrer dans le cœur de l’image des morts. Mon travail : morts-vivants, je m’en occupe. Je m’occupe les mains, je m’occupe le cœur. Je suis moi-même moribond. Je suis moi-même au commencement de l’éternité, l’éternité lavée
des oiseaux comme un ensemble
de signes
par la grande baie vitrée
tout est grand
tout est seul
gris
blanc
cœur
en souffrance
chaque matin à me réveiller sous la voute céleste
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