Monday, February 29, 2016

P etite musique


Il est si difficile de faire du théâtre à Paris. J’en ai fait à Lyon, mais c’était dans des conditions bien particulières,  il ne me semble pas que ces conditions soient réunies à Paris, sauf, hier, au Théâtre de la Cité internationale, théâtre en pleine déréliction, à vau-l’eau, émouvant (théâtre sans direction où l’équipe assiste, impuissante, à sa prochaine disparition), théâtre à l’avant-garde, en un sens, car tout le monde a maintenant compris que, quand Marine Le Pen sera au pouvoir (ou Laurent Vauquiez), ce n’est pas un, deux, trois théâtres qui seront foutus à bas, c’est tous (sauf la Comédie française). Bref, les conditions du réel semblaient réunies, hier,  à la Cité internationale pour présenter quelque chose d’inattendu (comme devrait toujours l’être le théâtre), quelque chose de surprenant (comme devrait toujours l’être le théâtre), quelque chose de plein d’espoir (comme devrait toujours l’être le théâtre qui n’est vieux que parce qu’il a peur), c’est-à-dire d’un réel autre que celui qui se joue en ce moment dans la société, qui est à se flinguer, mais une musique tout aussi réelle, mais clandestine, en sourdine, qui ne va pas pouvoir avoir droit de cité (sauf dans un théâtre en perdition), il faut 

« Je vois des mouvements dans des espaces perdus. Je vois comme la vastitude, si simple, est un lieu pour les larmes. Qu’on nous laisse la place 

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