P eur d’être libre
« Dans la vie, explique Descas, si on est un peu intime avec lui, c’est quelqu’un qui parle, qui rigole, qui est très joueur. Mais c’est vrai qu’il ne s’épanche pas beaucoup. Sur le tournage, ça peut devenir difficile si on s’attend à avoir un échange permanent avec le metteur en scène. Avec lui, on ne sait jamais rien. Pour beaucoup d’entre nous, ça a été terrible. Moi, je n’avais pas cette pression-là parce que j’ai un rapport privé avec lui et parce que j’avais absolument confiance. Sur un film de Bartas, tu n’auras pas plus d’attention parce que tu es comédien professionnel que le jeune homme ou la jeune fille qui sont filmés pour la première fois. Sharunas regarde tout le monde de la même façon. Mais c’est vrai que c’est difficile et douloureux, qu’au fil des jours on a envie d’en savoir plus. Et puis il n’y a pas de scénario. Il faut avoir vraiment envie de travailler avec lui, tu ne fais pas ça pour tout le monde, il faut avoir une confiance totale pour faire ce qu’il te demande. A partir des quelques indications qu’il te donne, tu peux toujours tenter de déduire quelque chose, avant de t’apercevoir deux jours plus tard que tu étais dans le faux complet. En fait, il ne veut pas de jeu, il ne veut pas de numéros d’acteurs. Parfois, je faisais un geste et il me disait que c’était déjà trop. Il veut réduire l’acteur à sa présence physique, il faut s’abandonner pour être le plus vrai possible. C’est parfois très pesant, rien que le geste d’allumer une cigarette devient une cérémonie qui te dépasse. Tu as parfois l’impression d’être abandonné, Sharunas reste assez insondable. Et pour se défouler, il déconne, joue avec ses assistants, donne des coups, comme un gamin qui voudrait évacuer trop de tension. »
Labels: cita
0 Comments:
Post a Comment
<< Home