Madame, Monsieur,
C’est un honneur que d’avoir à vous témoigner du bonheur que me procure le professeur Wayne Byars depuis maintenant plus d’une décennie que je prends ses cours régulièrement, plusieurs fois par semaine quand je suis à Paris. Un professeur que je ne cesse de recommander à mon entourage. Pourquoi ? Je crois qu’il a une grâce. Oui, c’est quelqu’un de gracieux qui ne déchiffre pas seulement le chemin de la beauté, mais aussi celui de la liberté, c’est-à-dire de ce qu’on appelle en scène la présence. Son succès est considérable, ses cours trop fréquentés, c’est la rançon de son exactitude. Sa délicatesse, son intérêt pour la personne et sa passion d’enseigner, il n’y a pas d’autre mot — ses cours sont toujours réinventés, toujours au présent, jamais répétitifs autour des fondamentaux —, je crois que cela tient essentiellement à sa personnalité non dépressive, fait rare, finalement, parmi les professeurs. Il reste tourné vers l’avenir. Le passé, c’est avec beaucoup d’humour qu’il l’évoque, mais le bonheur est à venir. Longtemps je n’ai pas accédé au classique. Je suis acteur, mais je travaillais avec Loïc Touzé, le chorégraphe contemporain sorti de douze ans à l’opéra de Paris et qui m’interdisait d’y penser. Après neuf ans passés dans sa compagnie, Loïc m’a proposé de présenter mon premier spectacle, en 2003, pour un festival à Nantes. Ce premier succès a été le commencement d’une longue série (plus de soixante spectacles) et cette nouvelle occupation presque à plein temps — vécue comme une libération — a coïncidé avec la découverte du cours de Wayne Byars pour lequel j’ai tout de suite été très fan, très assidu. Je me souviens, au début, au moins la première année, de sortir du cours du soir avec l’envie d’aller danser toute la nuit ! Je ne deviendrai pas danseur classique, mais le cours de Wayne Byars m’apprend encore l’ouverture (l’intériorisation ne m’a jamais posé de problème). Pas seulement l’accès à la beauté, mais à l’autre. C’est ce que je peux dire de plus sincère sur mon intérêt.
Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs,
Yves-Noël Genod
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