A rriver à ce que le fait de ne plus croire en rien devienne positif
« On ne peut plus se contenter de chercher de solution politique.
— Autrement dit, l'espèce de sauvetage panique du capitalisme auquel on assiste en ce moment se passe dans l'indifférence ?
Oui. Ça devient un théâtre. On est gouverné par une oligarchie financière, c'est classé, on le sait. Il n'y a plus rien qui tienne. Nous avons été déçus par la démocratie, par le socialisme. Il n'y a que l'utopie qui fasse avancer l'idée de gauche. La croyance en une solution d'ordre politique faite par un parti au pouvoir ou qui va prendre le pouvoir, c'est la grande régression d'aujourd'hui. Tout ce qu'on peut faire pour lutter contre ça, c'est faire des actes libres. Le Camion est un acte libre, c'est un acte contre tout pouvoir. la seule façon de faire avancer une idée de gauche n'est pas de se poser la question de sa réussite, c'est de l'exprimer dans un acte libre. Il faut sortir du désespoir morne, et arriver à ce que le fait de ne plus croire en rien devienne positif. Il y a un désespoir politique qui est devenu un poncif du cinéma — cela depuis le néo-réalisme italien jusqu'au « nécro-réalisme » américain, type Orange mécanique. C'est un passéisme qui fait le jeu de tous les pouvoirs en place quels qu'ils soient. Le Camion, c'est une forme aiguë du désespoir politique, aiguë et gaie. »
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