Monday, June 27, 2016

L e Bateau Yves


J’ai une performance à donner samedi prochain dans une manifestation à l’école des Beaux-arts de Paris, en clôture d’un programme de trois jours très excitant (regardez, ça s’appelle Ouverture de saison, c’est organisé par Gabriel Gauthier et Elsa Michaud). Ce matin, j’ai envie de faire Le Bateau ivre, je viens d’entendre Luchini le faire (très bien), depuis je l’ai enregistré. C’est plus facile de l’enregistrer du fond d’un lit, dans la nuit et en mourant que de le dire en public en lumière et dans le bruit de la vie (mais c’est toute l’astuce du spectacle vivant : recréer l’obscurité, celle d’avant la Création, quand Dieu n’avait pas encore fait de connerie). Dans une boîte transparente, pas très haute de plafond, où l’on n’entend le son, extérieurement, que par des casques, je m’affalerai sur un tapis de jeunes boys (à poil), des petits Rimbaud que j’écraserai comme une allégorie. C’est ça, l’idée, mais je me méfie tellement des idées, ce serait mieux autre chose. En plus, François Stemmer le fait déjà, Le Bateau ivre. On me demande une idée, ce n’est pas que je n’en ai pas, je dis ce qu’il me passe par la tête : « J'aimerais faire une lecture (ou par cœur si j'ai le temps) entouré de bogosses à poil (un peu comme une meute de chiens, posés les uns sur les autres). Tu m'aideras à racoler les bogosses ? Un truc très décadent, très soixante-dix… » Bref, casting. Par MP ou à ledispariteur@gmail.com. Evidemment, j’aurais préféré le faire mélangé à une vraie meute (de chiens) ou au milieu des filles. Mais les filles nues et les chiens, « Echouages hideux au fond des golfes bruns », c’est plus cher-rare que les garçons.

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