Tu n’aurais pas du travail pour moi ? Je m’ennuie. Enfin, je ne m’ennuie pas, à vrai dire, j’ai cette faculté — très rare — d’avoir la force de ne rien faire. Marguerite Duras avouait — et elle l’a prouvé — ne pas l’avoir. Je suis peut-être passé de mode, mais je ne vais pas, à mon âge, supplier les programmateurs alors que je ne l’ai jamais fait… Le monde change si vite, mais je suis là, toujours, alerte, intéressé, pas du tout déprimé. Il est vrai qu’il y a déjà trois mois, j’ai transformé mon statut de chômeur en celui de vacancier, ça change tout ; que veux-tu, il faut penser à sa santé… Mais une chose me prouve que je pourrais revenir : plusieurs fois par semaine (toutes les nuits, qui sait ?) je donne des spectacles en rêve, des spectacles fabuleux, avec la fluidité des rêves. Marguerite Duras, puisque je commence avec elle, je finis avec elle, disait que le mot qu’elle détestait le plus dans la langue française, c’était le mot « rêve » : « Moi, je ne rêve pas, j’écris ! » Je t’embrasse petit frère — que j’ai fait une fois bien souffrir, mais sans le vouloir, pourtant,
Yves-Noël
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