Sunday, December 04, 2016

D e Paris


Encore merci et toute mon amitié pour ces cinq jours passés ensemble ! — qui ont été forts, je trouve. Il y a eu une concentration aidée par la nature, c’est-à-dire la beauté du froid et de la lumière, conditions fatigantes évidemment, mais (si personne ne tombe malade) exaltantes aussi : le « réel » a un goût et une couleur, un gris d’hiver que, pour ma part, j’ai toujours aimé. J’ai donné un spectacle dans cette lumière de décembre, — je peux / — oui, et, demain, les cours seront aussi dans le crépuscule. C’est vrai, ça m’a étonné qu’il y ait eu tant de « à poil » — parce que c’était beau (lumière et froid). On aurait pu continuer, devenir des experts à jouer autre chose que soi, mais à se baigner ; quelques défauts sont apparus devant le public (défauts classiques) qu’on aurait pu nommer et apaiser, mais plein d’autres choses sont apparues dans cette inconscience de la première fois (avec le public) aussi, très, très belles, donc ça valait le coup de présenter, je trouve. Ça me reste au cœur, maintenant que je suis revenu dans ma chambrette parisienne. J’ai aimé aussi n’avoir pas choisi le groupe (faute de plus de combattants). Finalement, ça me plaît de ne pas choisir ; pour le cours, c’est pareil, vient qui veut et je trouve finalement le niveau meilleur. C’est vrai, je vous ai trouvés de très bons niveaux. Je vous souhaite à tous un bel avenir et je vous encourage à garder contact avec — et à développer si vous le pouvez, si vous pouvez en susciter l’occasion — vos matières personnelles. Vous ne pouvez pas savoir comme je vous vois baigner avec — et de manière si crédible ! Lenz, pour moi, c’est Daphné, Gena, c’est Valérie, Schubert, le fleuve impétueux, c’est Benjamin (et c’est Gabriel qui bouge ses jambes comme le Rhône et la Saône), Pasolini, à poil dans sa chambre de monastère, c’est Aurélien, Tchekhov qui écrit Les Trois sœurs, c’est Hélène, mais Hélène Bessette, bien sûr, c’est Isabelle, Supervielle c’est Laurent, et les films des filles, Adjani, Deneuve, c’est Leslie et Agnès, et la matière de Laurence si secrète et si offerte et Anna, cette matière si précise reconstituée jour après jour (mais dont je n’ai même pas retenu l’auteur, tu me diras)... bref, c’est vous, au moins pour un temps — et pour longtemps dans mon cœur. 
Bon vent !
Yves-Noël

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home