J e n’étais pas assez pauvre
Romain me dit que sa copine trouve que j’écris bien. Je lui rétorque, que, non, j’écris mal, mais que, si sa copine le pense, je vais la baiser. Il veut bien, plus ou moins, que je baise sa copine. En théorie. Mais, en pratique, il pense que je ne vais pas y arriver, il pense qu’elle n’est pas facile. Si ça le rassure… Je lui répète et lui répète que je vais baiser sa copine. Mais ce n’est pas le sujet. Il me redit que j’écris bien et qu’il m’a même cité dans un message qu’il m’a envoyé à moi je ne sais quand. Il a cité cette phrase qui, me dit-il, est de moi : « Je n’étais pas assez pauvre pour tout lui donner. » La phrase est très belle, mais elle n’est pas de moi. Si, elle est de toi. Ah, bon ? et qu’est-ce que t’en sais ? Elle est de toi, elle est dans un texte où tu racontes que tu as rencontré un Rom dans un train… Ah. Un point pour lui. Oui, ce texte, justement, c’est l’exception, c’est l’un des rares textes (il y en a quelques-uns) que je trouve, moi aussi, « bien écrit ». C’est bien écrit parce que c’est relié au cœur, et à l’expérience du cœur. Ça m’arrive si rarement. Une rencontre. Et, je l’admets, la phrase est de moi. Et, je l’admets, elle est très belle. Et, si elle est de moi et si elle est très belle, c’est qu’elle n’est pas de moi. Beaucoup, beaucoup de gens ont dû écrire une phrase aussi belle — non : cette phrase précisément. « Je n’étais pas assez pauvre pour tout lui donner. » Je. Pauvre. Donner. Tout —
Labels: château paris
0 Comments:
Post a Comment
<< Home