N ote d’intention (retrouvée) d’un spectacle passé (celui sur Barbara)
Barbara, c’est quelqu’un que j’ai beaucoup aimée. J’étais fan, quoi. Donc — est-ce que l’on sait pourquoi on aime ? Quand Marina m’a proposé de reprendre le spectacle d’Avignon (Le Parc intérieur, à La Condition des soies) au Centre Barbara, j’ai frémi et j’ai dit : « Et si je faisais quelque chose sur Barbara ? » J’aime les signes, les contextes (ce point d’ailleurs en commun avec Barbara), Marina aussi qui a appelé sa fille Barbara. On s’est dit banco. J’ai commencé ce travail dans une grande joie, je dois dire…
Après l’avoir délaissée, la période que je préfère, chez Barbara, c’est la dernière, celle où on a dit qu’elle se caricaturait. Elle n’a plus de voix et parfois même elle chante faux, mais c’est extraordinaire de voir comment cette prêtresse trouvait les solutions pour faire passer sans moyen l’immensité de son cosmos et de l’amour universel. C’est la période la plus émouvante, je trouve, la plus extrême – et la plus facile à chanter ! J’ai repensé à Barbara quand on m’a demandé un spectacle sur le butoh. Oui, Barbara. Et j’ai demandé à Jeanne Balibar de l’incarner (ce qu’elle a fait à la perfection), puis j’ai eu envie de continuer l’exploration – car c’est ma vie, ma jeunesse… Et la vôtre.
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