D e Pierre Courcelle
« Dans cet appartement haut-perché, il y a des murs bleus, mauves, verts, rouges, du velours dans la voix, un lit posé sur une armoire, des armoires qui baillent, un flacon de parfum disparu mystérieusement, une cafetière en aluminium mais lourde, des contes de danseuses, des fluides spectaculaires, quelques minuscules fruits secs pleins de rêves d’énergie, des chevelures profondes, et le temps qui passe sans s’en apercevoir.
Dans un autre appartement, un plafond bleu nuit sans étoiles, un parquet doré, des fauteuils en rotin, un grand bol de thé, des retrouvailles matinales, et tant de livres sur tous les murs, chapitres de désirs, humeurs et lumières, erreurs et scandales, vies et colères, naissances et ruptures, amours et chants d’amour…
Ailleurs, les murs et le stuc brûlés d’une scène circulaire, un comédien feuilletant l’écran d’une tablette qui projette sur son visage la lumière d’un texte adoré, le damas cramoisi d’un pyjama de jour, la doublure animale d’une longue pelisse, l’argent incongru des bottes, la blondeur désordonnée des cheveux, et la trame complexe d’une voix décrivant d’innombrables motifs avant les ténèbres. »
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