L es Hommes de Lascaux
« On croit que la vie se déroule comme une route entre deux bornes, début et fin. Comme un livre qu'on en ferait. Que la vie, c'est la chronologie. C'est faux. Tandis que l'on est à vivre un évènement, on l'ignore. C'est par la mémoire, ensuite, qu'on croit savoir ce qu'il y a eu. Alors que ce qui en reste de visible est superflu, l'apparence. Le reste de l'évènement est gardé farouchement, biologiquement, hors de portée. Quand on approche de la mort, c'est très frappant, vous verrez, je l'espère. Il y a des points éclairés, isolés, ou bien des passages clairs vers des régions sombres, inextricables. On se voit aller vers, mais on ne sait plus vers quoi. Peut-être est-ce lorsque ces instants vécus l'on été pleinement qu'ils laissent le moins à revoir, à penser. L'histoire de votre vie, de ma vie, elle n'existe pas, ou bien il s'agit de lexicologie. Le roman de ma vie, de nos vies, oui, mais pas l'histoire. C'est dans la reprise des temps par l'imaginaire que le souffle est rendu à la vie. C'est quand Leroy-Gourhan atteint la recherche personnelle à travers la recherche formelle des historiens qui l'ont précédé qu'il est le plus convaicant. Il se met à la place des hommes de Lascaux et se demande ce qu'il aurait fait lui, devant la rivière. Traverser, lui, il aurait traversé la rivière - il aurait cherché les passages à gué et il aurait traversé la rivière. Et aux gués de la Vézère, il cherche. Et il trouve les premières maisons des premiers âges. »
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