V irginie Despentes en pire

Sylvie connaît la maison-piscine-rocher-en-face dans laquelle tu te trouves, Cléo est trop craquante, avec ses lunettes ce matin sur la plage (gros temps) elle a l'air d'avoir 25 ans  (13, en fait), Lou, sa sœur (17), est amoureuse d'un Antoine chevelu qui veut faire du théâtre et que j'ai fait travailler ce matin en vue d'une audition dans deux jours une scène d'Alexandre le Grand, de Racine, et il y a quatre garçons en camping sous les chênes verts (au fond du terrain) un peu plus âgés (études à Londres) dont deux, un blond et un brun nous paraissent homosexuels, tu te rends compte ? mais, moi, je dis que ce n'est pas sûr, que ce n'est pas parce qu'on les a vus se caresser sous la douche* que ça veut dire qu'ils le sont, à cet âge-là ils sont trop mignons de toute façon (ne les enfermons pas trop tôt dans des étiquettes), mais le brun, cela dit (Paulo), est ombrageux tandis que le blond (Louis) a été très gentil et curieux avec moi ce matin, c'est ça qui, selon mon expérience, fait « couple », qu'il y en ait un facile, l'autre difficile. Sinon je lis le livre de Paquita Paquin que Sylvie a pensé m'apporter et qui est écrit (comme tu sais) dans un style, mon Dieu ! plus vulgaire tu meurs, genre Virginie Despentes en pire, ce qu'on appelle la gouaille, défonce, amours tarifées et petits métiers, mais ça permet de réviser ses connaissances classiques et il y a deux photos incroyables de Vincent Darré dedans Visconti en diable... voilà, tu sais tout du nouveau, ici (sinon l'adorable routine), bises, Yvno

* Finalement Babe a reconnu qu'il avait tout inventé, c'est honteux ! Depuis lors je le traite d'inverti, d'uraniste, de bardache, de pédéraste, d'androgame, de giton, de giron, de mignon, d'homophile, de lesbien, de vieille tata, de sodomite, pédale, tarlouse, tantouse, c'est mérité...