C’est une rencontre. Je donne un stage au mois d’avril dernier à Audincourt, au théâtre de L’Unité, dirigé par Jacques Livchine, et je rencontre Latifa Djerbi. Elle décide de me rencontrer. Je dirais. D’instinct, elle décide qu’elle comprend ce que je propose, et c’est réglé. L’excellence, c’est facile, il n’y a pas à chercher. C’est là. Ce n’est pas une répétition, ce n’est pas un stage ; non, ce ne sont pas, comme l’expliquait une comédienne qui avait travaillé avec Klaus Michael Grüber (mon maître), des « répétitions » du tout, mais directement des « représentations ». On pourrait faire venir le public immédiatement. C’est la méthode pour avoir la chose elle-même, ne pas la remettre à plus tard (« Not ideas about the thing, but the thing itself », écrit le poète Wallace Stevens). Latifa comprend cela immédiatement. Une autre manière de le dire, c’est celle de Gérard Depardieu : « Moi, je ne joue pas, je vis ». A la fin de cette semaine de stage — ou même déjà pendant, qui sait — on se dit, comme souvent les comédiens se le disent, qu’on aimerait retravailler ensemble. Je serais heureux que cela se fasse autour de ce projet d’ « Asile artistique » (ou poétique). J’y crois un peu parce que Latifa est une personne très décidée. C’est une grande joie d’avoir quelqu’un de décidé avec soi, positivement décidé, qui ne tergiverse pas. Moi, je laisse flotter les projets car je les aime flottants, mais je suis décidé aussi — à les laisser flottants, ouverts, inachevés, vivants. Elle et moi nous complétons. Je fais toute confiance à Latifa pour vous entretenir de ce projet qui est aussi le mien. Ecoutez-là !
Yves-Noël Genod, 1er octobre 2017
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