Wednesday, October 18, 2017

L e Directeur sait recevoir


Patrick de Rham 
J'en ai vu quelques-uns, des spectacles d’ Yves-Noël Genod. De la fumée, des éphèbes nus, de la beauté comme moteur de l'imaginaire. Thomas Gonzalez en réminiscences de statue antique, chantonnant Julio Iglesias, Marlène Saldana et Jonathan Capdevielle en partouzeurs déglingos dans les hôtels de Bologne, Thomas Scimeca en skieur suisse, à poil parce que chez Genod on est souvent à poil. Parce que le désir, il sait ce que c'est et il sait quoi en faire. A ce que j'en sais, il travaille comme cela, Yves-Noël. Il projette son immense bibliothèque esthétique sur ses personnages, il les fait se mouvoir et puis, quand il en attrape en retour un rayon de sublime, il le reconnait, le concentre et surtout sait évacuer le reste. Et ça donne, presque à chaque fois, un spectacle merveilleux, à la fois simple, riche de références et d'audaces.
J'en ai vu de ses spectacles, encore et encore parce que c'est addictif, mais je ne l'avais jamais vu seul en scène. Il y avait bien sûr ce fameux solo, cet hommage à Shakespeare dans le off d'Avignon en 2010 : des centaines de coups de foudre, mais je n'y étais pas. Et puis voilà qu'il lisait Proust cette année aux Bouffes du Nord.
Et là, il y avait bien sûr le champagne et le décor, mais j'ai vu un Genod différent, incapable de tout maitriser comme à son habitude. Là, c'est lui qui est à poil.
Du 1er au 5 novembre à l'Arsenic. A ne pas manquer, donc.

(Générale ouverte et gratuite le 31 octobre 19h30)

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