« C ette scène qui est vraiment un espace de liberté si on s’en sert »
Il faut jouer le jeu de Paris, il faut sortir, mais pas sortir pour sortir, il faut choisir — et c’est là que ça se complique. Trop d’infos tue l’info et comme tout est au même niveau on ne sait pas (on est éduqué à ne pas pouvoir distinguer, une paire de bottes vaut une pièce de Shakespeare). En ce moment, nous donnons des cours d’interprétation intitulés Jouer comme Gérard et c’est sur le thème de la Genèse. Ceux qui viennent, je m’aperçois, pour la majorité, je les ai rencontrés « en vrai », je les ai croisés et je leur ai dit que je donnais des cours (au café Pas Si Loin, 1, rue Berthier à Pantin, voir calendrier plus bas). De même pour les spectacles, c’est parce que je croise dans la rue quelqu’un qui m’invite alors, etc. On en revient à un certain archaïsme, ce n’est pas pour me déplaire, moi qui travaille, en ce moment sur la Bible. Voilà les spectacles bibliques que j’ai vu récemment — c’est-à-dire, osons-le, ceux qui m’ont bouleversé comme la parole divine. D’abord, à Lausanne, Price. Si vous le voyez passer (par exemple au Centre Culturel Suisse), loupez pas ! Un génie. Ce n’est pas son nom, Price, mais celui du personnage qu’il a créé et qui fait tout depuis à sa place… Faites attention à la scène suisse d’ailleurs toute entière, elle est vraiment, vraiment forte (en ce moment et depuis un moment). A Paris, bibliquement : Gérard Depardieu chante Barbara. Ça, on peut pas faire mieux. J’ai vu trois fois, à chaque fois, complètement différent. Si vous voulez savoir ce qu’un être humain (même pas un acteur) est capable de faire, jusqu’où il est capable d’aller (bon, ça a un nom, ça s’appelle le génie), il faut voir ça. C’est fini à Paris, mais sans doute en tournée… Ensuite une autre merveille absolue, c’est Claudia Triozzi. Elle invente un théâtre, c’est invraisemblable comme c’est juste, actuel, visionnaire, totalement inventé, libre, sublime, concrètement libre et concrètement sublime. Une intelligence folle, une passion. Allez, hop ! elle est italienne, mais on va la classer dans la scène suisse, même niveau ! Génie (aussi). Elle n'a joué que deux fois (à la Ménagerie de verre) et c’est fini ! Un phénomène que je connais bien : les programmateurs sont sur une autre planète. Mais Claudia Triozzi, c’est Silvana Mangano, il faut pas la laisser tomber ! Il n’y en a qu’une par siècle… Ensuite j’ai croisé — pendant que je dévalisais encore une fois la boutique Jean Colonna (braderie — 70 % jusqu’au 25, tous les jours de 13h à 20h, 22, rue Debelleyme), j’ai acheté trois robes Pina qui me vont comme des gants… alors j’ai croisé, qu’est-ce que je disais ? Gianluca qui m’a invité à venir voir la revue de presse de Christophe Alévêque qu’il filmait au Rond-Point. Christophe Alévêque fait ça un dimanche par mois, le (rond) point sur l’actualité, et c’est très, très drôle. Ça aussi, tellement drôle que c’en est biblique ! Le titre de cet article est de lui. Et encore : « Toutes les grandes défaites se résument à une phrase : « Trop tard ». »
Labels: paris jouer gérard genèse
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