Wednesday, December 13, 2017

L a Maladie


Le théâtre me rend malade (ou peut-être est-ce ma manière de le regarder). Les féministes, en ce moment, voudraient faire disparaître le patriarcat, moi, je voudrais faire disparaître le théâtre. Je  n’aime pas ce que ça me fait. Oui, bien sûr, la « vérité ». Mais la vérité, ce n’est pas la névrose, les névroses soudainement placées en un miroir, c’est autre chose, pour moi, la vérité. Eh bien, souvent, le théâtre joue de mes névroses, ça me rend malade. Phèdre, mise en scène par Patrice Chéreau, j’ai mis une semaine à m’en remettre (je pense que ça n’aurait peut-être pas été le cas si Isabelle Adjani l’avait jouée). Le pire, c’était cette pièce sur le Médiator, une soirée de cauchemar mais à hurler. Je ne pouvais pas dire que le spectacle fût mauvais vu l’effet qu'il me faisait. Mais je ne pouvais pas non plus conseiller le spectacle ou à mon pire ennemi : je tremblais comme une feuille. Je ne voyais pas du tout des acteurs, mais la matière névrotique de la pièce, le piège kafkaïen terrifiant. Je trouve que le théâtre fait une sale besogne, que le théâtre utilise une énergie vivante du spectateur pour en faire sa nourriture, que ça prend plus que ça ne donne, que seul les très grands acteurs, les actrices (je peux donner des noms) ont assez de grandeur pour ne pas jouer des névroses (tricher), mais pour toucher à la « vérité », cet infini du cœur

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