@ Ph Bresson et Ar Dreyfus : Moi, je me dis ça : que la connerie, ça a toujours existé, mais que les réseaux sociaux (au moins Facebook et Twitter), en font, comme une dictature le ferait, quelque chose comme la « réalité ». Comme si c'était ça, la réalité. J'ai plein d'amis qui, dans la vie, sont absolument merveilleux, intuitifs — dans la vie, il y a ce qu'on appelle l'art de vivre — et qui sont misérables sur Facebook — et qui malheureusement se vexent si je les vire de mes « amis » — alors que j'aimerais beaucoup les garder vraiment comme amis. Mais que faire à part fuir d'ici ? Moi-même j'ai été misérable sur Facebook. La colère. Les nerfs. Très rares sont ceux qui sont gracieux sur Facebook, et, souvent, la même personne passe par des phases de grâce et des phases de misère. Bien entendu. Dans la vie, on peut gérer ça, il y a une richesse d'outils, des échanges, des liens... Ici, on est des souris dans des cages, innocentes et connes…
Arthur Dreyfus
Oui, Facebook est un lieu de la pulsion.
« J’aimerais, j’avoue, que nous arrivions à avoir des assemblées où la confiance serait telle qu’on pourrait converser. Où l’on s’écouterait vraiment, où on ne se jugerait pas avant même le complément d’objet direct, où l’on ne serait pas en train de préparer la réponse pendant que l’autre parle, où l’on admettrait qu’il faut parfois un silence, après, pour réfléchir à ce que l’autre vient de dire. Converser, cela voulait dire : vivre ensemble. Dans les débats, c’est le contraire : les gens sont plus divisés à la fin qu’ils ne l’étaient au début. On a perdu l’art de se parler, aujourd’hui. On ne se persuade plus, on s’ostracise immédiatement. Et ça, c’est dangereux, dans une société. Et triste. » (Ariane Mnouchkine)
Philippe Bresson
Merci ! Vive Ariane !
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