P our le Salon de la Mise en Scène à la Ménagerie de verre (proochainement)
Avoir un lieu
« Rien n’aura eu lieu que le lieu »
Les mises en scènes seront le lieu
Le lieu sera mis en scène
Nul besoin de « contenu », de « pièces »
ou bien une seule pièce comme on disait de celles de Pina Bausch
(« Ein Stück von Pina Bausch »)
Le lieu est la mise en scène
C’est-à-dire qu’il s’agit d’environnement
Nous sommes l’environnement
« I am what is around me »
dit le poète Wallace Stevens dans un poème
qui s’appelle Theory
« Les femmes savent cela
On n’est pas duchesse
A cent mètres de son carrosse.
Soient donc ces portraits :
Un vestibule sombre ;
Un lit à baldaquin.
Ce ne sont là que des exemples. »
J’ai eu ce lieu parfois
cette préfiguration de lieu
A Lyon, Gwenaël Morin m’a prêté son lieu pendant cinq mois
J’ai fait huit spectacles
A Avignon, j’ai joué à La Condition des soies
et j’ai rêvé en faire la programmation toute entière
Mais on s’est fait raflé la mise
par une plus volontaire et plus intrigante qui a racheté
Aux Bouffes du Nord dont mon appartement
tout petit, mais tout près
en est la loge
j’ai eu le sentiment d’entrer dans un lieu
non créé par moi
mais par l’art infini du maître
mais que je pouvais utiliser
Dans ce lieu : des son-et-lumière
Acteurs si besoin
Danseurs si besoin
Chanteurs si besoin
Circassiens si besoin
Gens de la rue si besoin
Public si besoin
« L’idéal, ce serait des costumes avec personne dedans »
répétais-je souvent aux Bouffes du Nord pour 1er Avril
Oui, on peut tout jouer
et c’est vide
C’est cela : c’est vide
Il n’y a personne
Rien n’aura eu lieu que le lieu
C’est cela qui est émouvant
Le rien, mais avec splendeur
Yves-Noël Genod
Labels: ménagerie mise en scène salon
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