Wednesday, July 11, 2018

A utomne-Hiver



« Rien n’est si baudelairien que Phèdre, rien n'est si digne de Racine […] que les Fleurs du Mal. » (Marcel Proust)

Phèdre, de Racine, jouée par la Berma, on se souvient — pour ceux qui ont vu, l’an passé, La Recherche —, Proust en parlait et, dans le spectacle, on entendait parfois, spectral, l’enregistrement de Sarah Bernhardt, à toute allure, hurlé dans un cornet pour imprimer un cylindre de cire d’une durée limitée, seul enregistrement de cette star avant l’heure. C’est Proust qui fait remarquer (avant tant d’autres) que Baudelaire, c’est Racine avec des cochonneries (je crois qu’il le dit plus ou moins comme ça, non ?) et qu’en fin de compte, dans Racine (surtout Phèdre), il y a déjà les cochonneries. Tout est affreusement cochon dans les tréfonds de la vie. « Vous êtes des animaux », dit la chanson. Baudelaire comme Racine ont regardé en face le soleil comme la mort, animalement, on pourrait dire, amicalement. C’est ce qu’on appelle, au théâtre, la tragédie. Attention, ces deux spectacles se vautrent dans les ténèbres et aucun n’est adapté à un enfant de moins de quinze ans. Le spectacle sur Baudelaire se déroule dans le noir absolu, phobiques s’abstenir, avec des textes souvent violents. (Possibilité de venir en avance faire l’essai si on n’est pas sûr d’y parvenir.) « Je suis comme un peintre qu’un Dieu moqueur / Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres », écrit Baudelaire. Et Phèdre qui veut dire « la brillante » en grec, qui est petite-fille du soleil, est pourtant, dans la pièce, la figure morbide d’une nuit sans lumière, d’une nuit inconnue, réapparue du fond des âges, retour au pays du théâtre, Y-N G

Automne-Hiver,  diptyque à partir de Baudelaire et de Racine
Automne, c'est Baudelaire (Les Fleurs du mal)
Hiver, c'est Racine (Phèdre)

Le spectacle en deux parties peut aussi se voir séparément 
1er et 2 novembre : D’abord le Baudelaire ensuite le Racine
3 et 4 novembre : L’inverse, d’abord le Racine et ensuite le Baudelaire

Réduction si on choisit de voir (pas forcément le même jour) les deux volets

Deux spectacles d’approximativement 2h chacun, séparés par un entracte d’une demi-heure

Avec Yves-Noël Genod
Lumière : Philippe Gladieux
Son : Benoît Pelé

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1 Comments:

Blogger Pierre said...

Cher yves-Noèl,
y a-t-il une chance qu'Automne-Hiver soit repris sur Paris ?
Pierre

11:59 PM  

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