Friday, September 21, 2018

P as d'sexe, pas d'solo


Pour des raisons budgétaires, enfin, de budget qui n'augmente pas, dirons-nous par euphémisme (moi, la décroissance, je pratique), je suis de plus en plus souvent amené à présenter des solos au lieu des pièces de groupe de mon enfance. Ce n'est pas que ça me déplaise de faire la pute (comme dit Marcello Mastroianni), mais c'est tout un trip, on veut faire croire que c'est un métier facile, mais ça ne l'est pas. « Tu travailleras à la sueur de ton sexe. » Bref, ce que je préfère, c'est de voir les autres la faire pour moi et, ici, à Versailles, je voulais dire du Racine et du Baudelaire dans la grotte en rocaille du parc Balbi, mais la grotte sublime ne contient que quarante places et donc, Frédéric Seguette, le directeur qui est aussi un excellent ami m'a demandé si je ne pouvais pas imaginer d'autres choses en simultané à l'extérieur de la grotte. Peut-être, peut-être. « Guests », mot magique ! J'adore rencontrer des splendeurs, j’adore aimer. Là, les critères des recherches étaient : mâles (puisque je joue Phèdre, qu’ils figurent les Hippolyte), danseurs (je suis bien assez comédien) et, en trois mots (dans l'ordre) : animalité, physicalité, sensibilité. Et j'ai trouvé, en effet, des animaux fabuleux, des monstres sublimes et délicats, fracassés et aériens comme je les aime ! Certains danseurs qui sont avec moi à Versailles, on ne peut les voir, normalement, qu’au Théâtre de la Ville — et encore, dans les bonnes années. Le génie et l’humilité vont ensemble. Et, moi, je n'ai aucune fausse modestie à dire que ce que j'ai devant les yeux est beau ; c'est cela, ma qualité profonde : je suis comme un spectateur idéal qui s'émerveille d'avoir devant lui les objets qu'il convoite. Vous connaissez la définition du bonheur ? « Aimer ce que l'on a. » Ça arrive et j’en ai les larmes aux yeux 


Racine et Fleurs, 

pièce pour une Phèdre (Yves-Noël Genod), neuf Hippolyte-Fleurs du mâle (Baptiste Ménard, Guy Marcel, Hugo Fernández, Khalilou N’Diaye, Liam Warren, Matthew Bade, Pierre Guibault, Simon Erin, Simon Espalieu), un CRS en pleurs (Alix Montheil) et une vendeuse de fleurs (Leslie Pranal)

Avec aussi l’aimable participation de la flûtiste Julie Gailland

Supervision, Gildas Gouget 


DIMANCHE 23 SEPTEMBRE, 14H, AU POTAGER DU ROI, A VERSAILLES, DANS LE CADRE DU FESTIVAL PLASTIQUE DANSE FLORE

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