Sunday, March 31, 2019

Oh, tu es bien gentil de répondre, cher Rachid, on se pose tellement de questions sur ce qui est bien et mal, trop de questions — à notre époque ? — peut-être à toutes les époques... Oui, ce documentaire est l'un des films les plus impressionnants que je connaisse. Parce qu’il s’y passe quelque chose. Il n’est pas trop sur le pardon, au sens catholique que je connaisse en tout cas, il n’y a pas de pardon, il y a un film. Littéral et dans tous les sens, comme disait Rimbaud. Il y a une chose dont je suis fier, c’est qu’en sortant et en en parlant sur le chemin du retour avec l’ami avec qui je venais de voir le film, je lui ai dit que ce documentaire équivalait, pour moi, aux chefs-d’œuvre du cinéma de fiction, par exemple les chefs-d’œuvre de Fellini, par exemple La Dolce Vita… J’avais l’impression d’une certaine audace dans mon propos, d’une certaine provocation, enfin, une chose qu’on dit comme ça en improvisant, mais je parlais à un ami proche et nous venions de vivre la même expérience, je n’aurais certainement pas dit cela si j’avais été sur la scène de l’Odéon ! Et en rentrant, plus tard dans la nuit, j’ai cherché sur le Net des interviews de Yolande Zauberman et, dans la première que j’ai trouvée, celle de « Télérama » où on lui demande de parler de ses influences, elle dit : « Le film qui m’a peut-être le plus influencée, c’est La Dolce Vita (1960), de Fellini, et tout particulièrement la scène où les journalistes de télévision, qui sont venus en grand nombre filmer le lieu d’une apparition religieuse, s’en vont tous déjeuner. Une femme vient alors prier là avec ses enfants et c’est magnifique. Je me suis toujours dit que le documentaire, c’est ce moment-là : quand il n’y a plus personne pour regarder et qu’il y a tout à voir. » 
Bien à toi, cher compagnon, 
Yves-Noël 

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