Tuesday, April 09, 2019

C abaret-Salon (Mathieu Huot & collègues)



Au début, ça m’a rappelé le théâtre d’appartement qu’on voit dans ce film affreux de Jacques Rivette auquel m’avait convié Pacôme Thiellement, L’Amour par terre. Mais ensuite, très vite, en fait, c’était tout à fait du GRAND N'IMPORTE QUOI et ça ressemblait donc plus à du théâtre « baroque » des années soixante-dix qu’à ces sinistres années quatre-vingt décrites ou prophétisées par ce film. Bref, j'ai aimé parce que, une fois établi le n'importe quoi, il y a une réalité de ça et, après tout, la réalité, ça a à voir avec le spectacle. Voilà ce que je pense. J’étais pas coopératif, j'ai refusé de lire un poème de Fernando Pessoa (sur le présent, la réalité et la vérité, pourtant), mais d'autres invités spectateurs étaient beaucoup plus bon enfant et répétaient docilement du Simone de Beauvoir ou du Jules Michelet ou même du Gilet Jaune pur jaune par le système de l’oreillette. Chacun voulait faire plaisir à l'autre et n’est-ce pas ça l'illusion dogmatique de la bonne partouze ? Ça n’en était pas une, dans cet appartement blanc trois pièces plus couloir (d'où l'effet récurrent « pièce vide », la fête se situant dans l'autre). C’était l’après-midi et nous ne sommes plus dans les années soixante-dix qui ont précédé ma naissance, mais c’était près de chez moi, au théâtre de la Reine Blanche, à La Chapelle, et j'ai bien aimé débarquer là, sur le chemin du filet à provisions. Le spectacle aurait pu s'appeler : Des homosexuels sans culture plongent dans la culture comme des pourceaux !

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