J’ai vu l’un des plus beaux spectacles de Paul Claudel que j’ai jamais vu, extrêmement émouvant. Claudel est complètement fou. Complètement cintré. Il faut quand même un grand talent, une grande chance, un kairos, mais pas seulement, un artisanat aussi, une humilité pour arriver à la montrer sur une scène, la montrer à l’os, la folie de Paul Claudel. Pas seulement Camille. C’est Gilles Blanchard qui a fait ça avec une partie des élèves de l’école du TNB, à Rennes. Et ça se joue bientôt en alternance avec le travail, le nôtre, pas prêt encore, qui va se faire sur du Tchekhov. Je suis jaloux, Tchekhov n’est pas fou. J’aurais voulu travailler sur un fou. Ce soir. Mais Tchekhov n’est pas fou, c’est plus difficile. Heureusement, il y a cette phrase de Pascal (je cite de mémoire) qui dit que l’homme est si naturellement fou que c’est l’être encore que de ne pas l’être. Tchekhov avait la folie du réel. De l’observation. De la lucidité. La folie sans la folie.
Avant-premières les 20, 21, 22 janvier, 20h30, salle du Paradis, TNB, Rennes. Représentations à partir du 28 janvier
Labels: rennes
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