L es Stars
Tchekhov aussi, après la Cerisaie, voulait faire une pièce sur rien. Il voulait faire une pièce sur le pôle nord, des gens sur un bateau qui se retrouvent coincés dans les glaces, entourés du silence, mais il y avait aussi cette « pièce sur rien »… qui est peut-être la même chose, je ne sais plus où j’ai lu ça, sa correspondance sans doute…
J’ai vu hier le spectacle de Phia Ménard aux Bouffes du Nord qui m’a beaucoup plu (c’est en bas de chez moi, c’était comme si on me l’apportait dans mon lit) — qui s’appelle Maison Mère. Je suis content de connaître maintenant Phia Ménard. Là aussi, c’est un cas où, ses discours politiques, je les trouvais tellement minables que ça m’avait découragé d’aller voir ses spectacles. Mais je vois qu’elle a un talent immense (Vortex et, maintenant, ça). Et, même, que c’est une star (c’est-à-dire une personne qui parle — ou cherche à parler — au cœur des gens, du public). Ce qui fait que ses discours changent de « genre », ce n’est plus du bla-bla, tu me suis ? si c’est une star qui les prononce. Les stars ont le droit de dire ce qu’elles veulent. A mon sens, il y a prescription à l’instant même où elles ouvrent la bouche, ça ne compte pas, c’est pour le cœur, l’émotion, la communion, l'osmose. Là, d’accord. Tout le monde devrait avoir le droit de dire toutes les bêtises qu'il lui passe par la tête, d’ailleurs, mais, bon, c’est faire la leçon à partir de rien, à partir de monsieur Tout-le-monde (les innocents) qui est tragique. Ça coupe, ça cisaille au lieu d’apaiser. Mais il faut que j’arrête, la dernière pièce de Peter Handke est sur le sujet — et, lui, il est vraiment, vraiment intelligent, je ne vois même pas quels acteurs pourraient jouer ça. Depardieu, évidemment, mais… et qui ? Audrey Bonnet… Toi, peut-être…
A Room of One’s Own, je viens de le lire aussi. C’est le seul essai féministe que je trouve inouï, inoubliable (mais si tu en connais d’autres, conseille-les moi !)
Quel dommage que je n’ai pas le droit de mettre tes mails sur mon blog, ça l’enjoliverait !
A bientôt,
Yves-No
Labels: correspondance rennes
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