Wednesday, January 06, 2021

Salut Baptiste !

Tu es là ce weekend ? 

Je suis tombé sur Internet sur un bout de poème (que je trouve sublime) ; il est d’Alain Veinstein et me fait penser à toi, ce bout particulièrement (je te mets ensuite le morceau trouvé en entier) (décidément je t’associe à la poésie) : 



Ce jour, je ne sais pas si je rêve 

ou si je suis en train de courir à bout de forces 

dans le couloir sans fin, 

la dépouille d’un chien enveloppée d’un linge blanc 

serrée contre ma poitrine.  

Puis ma course disparaît dans la lenteur 

des mouvements 

qui semble simuler le retour de la paix, 

voire le rayonnement d’une certaine grâce. 

De loin, avec la complicité du noir,  

n’était l’immobilisation finale de la scène,  

comme dans une histoire ancienne,  

je pourrais passer pour un danseur. 



T’embrasse, 


Yvno


  




Aujourd’hui 

 
Dès que tombe la nuit, quand tout va bien,
comme je me refuse à parler,
je laisser résonner une corde secrète,
cachée au fond de moi,
une sorte de musique silencieuse,
quelque chose comme une voix muette
qui exalte ce qui ne veut pas mourir,
jusqu’à ce qu’un tel silence
me ramène à la nuit de ma propre voix.
C’est pour refouler ce silence, 
plus assourdissant que n’importe quel cri, 
que je serre les mâchoires
en me battant pour réprimer mes larmes. 
 
 
Au fond je ne demande pas l’impossible :
juste que le noir, de temps à autre,
soit lavé de rose et de quelques flammes orange,
qu’une salve de lueurs bleutées
le crible par intermittence.
Que j’en puisse retenir l’éclat
avant d’arriver en bas
où le noir n’a pas son pareil
pour que tout rentre enfin dans l’ordre.
Je sais de quoi je parle :
chaque fois que j’arrive en bas,
je suis frappé de cécité,
je dois rêver pour voir. 
 
 
Plus bas 

 
Ce jour, je ne sais pas si je rêve
ou si je suis en train de courir à bout de forces
dans le couloir sans fin,
la dépouille d’un chien enveloppée d’un linge blanc
serrée contre ma poitrine. 
Puis ma course disparaît dans la lenteur
des mouvements
qui semble simuler le retour de la paix,
voire le rayonnement d’une certaine grâce.
De loin, avec la complicité du noir, 
n’était l’immobilisation finale de la scène, 
comme dans une histoire ancienne, 
je pourrais passer pour un danseur. 

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