Wednesday, June 23, 2021

S cène de jury


Mes chers amis, 

Comme vous l’avez compris, je suis arrivé au jury, lundi, jour du solstice, avec beaucoup de ce stress qui ne m’a quitté que le soir grâce évidemment à votre soirée si amicale, l’une de ces soirées dont seule la Belgique a le secret. Je me suis alors dit qu’après tout, le but, le jeu de cette journée, ç’avait été exactement d’apprendre à survivre à une certaine tension, que c’était l'expérience que nous avions eue à vivre — et j’ai réintégré cette journée dans mon champ d’amour (je suis étonné des mots que j’emploie, mais comment dire ?). Toutes les relations que je crée, j’ai envie de les placer dans un rapport d’inconditionnalité, qu’elles soient éphémères ou durables. Cest pour moi lessence du théâtre qui m'anime et peut-être de la vie, est-ce que je sais ? Participer à un jury (pour la première fois) m’a donc mis dans une certaine complexité, ça m'a secoué. Parmi les cinq livres que j’ai lus, j’ai été — Dieu soit loué — comme un poisson dans l’eau chez Perrine, Adèle et Bartho (pourtant si totalement différents) et pas (le diable soit maudit) chez Chloé et Robin. Trois sur cinq. Je voudrais réaffirmer que ça ne veut rien dire. Je voudrais même dire que c’est peut-être plus fort de m’avoir déplu. J’ai impression de le constater. Ces deux textes me restent peut-être autant, peut-être même plus que les autres. Par exemple, tout à l’heure, rue de la Roquette à Paris, il pleuvait à seaux, j’ai vu une scène que décrit Chloé, que j’ai remarquée : cet homme sous la pluie en costard, à cause d’une phrase lue chez elle qui m’avait justement agacé (pourquoi ? mystère) : « Son costume gris virera au noir, sur les bras et les épaules, comme si la teinture s’échappait de son veston ». En effet, le costume gris rue de la Roquette à Paris virait au noir comme si la teinture s'en échappait, l'homme avait un air jovial — je ne laurais sans doute jamais remarqué, mais, après lavoir lu chez Chloé, je lai remarqué. Ce nest quun exemple. Chez Robin, c'est la scène du « stock-car », mot que j’ai appris, qui se mélange beaucoup, entre autres, à mes rêveries. Il est donc tout à fait possible que les livres qui maient agacé soient ceux qui me restent le plus. Cest absurde, mais c’est comme ça. Je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle j’ai rejeté le livre de Chloé et celui de Robin si ce n'est, tout simplement, la fatigue d’avoir à enchaîner cinq livres. Dans mon esprit, je me sens moins coupable envers, toi, Robin, parce que juste avant que je parle (si mal), le délicieux Théo m’avait dit — ouf ! — qu’il allait, lui, te soutenir ; mais, bon, Chloé, toi, tu t’es tout pris dans la gueule absolument sans raison. Mea culpa. Voila ce que je voulais vous dire. Bonnes vacances à tous ! Bravo encore à, toi, Keliane, d’avoir, dans ce stress général, su créer une île de vrai temps, vrai espace, vrai bien-être, vrai repos dont j’ai su profiter. (Je t’ai mis 20, du coup, parce que l’excellence est facile à noter, c’est 20.)

Bonne vacances à tous et au plaisir !

Yves-Noël

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