Merci !
Pour le titre, bon, alors, je ne vois pas trop, si tu as une idée… (à part Ma mère qui est le titre dont je me sert quand j’y pense, mais qui est vraiment minimal)
Liliane Giraudon vient de m’écrire sur IG, à propos du texte « On était allés sur la route très rapiécée pour vérifier encore les restes de la poésie… », elle me dit que « les restes de la poésie », c’est pas mal comme titre. Peut-être tu peux l’utiliser. Les Restes de la poésie. Peut-être trop pompeux pour ici...
La phrase de Borgès est très bien, mais, en effet, elle mériterait un développement, un paragraphe, une maison aux proportions élastiques… Si elle est là sans être introduite, c'est à cause de la limitation du nombre de caractères sur IG. Ça se ressent, d’ailleurs dans tous les textes, le côté ramassé, rétréci au lavage, sans que je sache (encore) si ça donne une qualité à ces textes ou un défaut. Le mieux, c’est de la supprimer ici.
Oui, on peut enlever une partie de la phrase de Deleuze (finir sur le mot « bonheur »), comme ci-dessous
Dernier paragraphe donc rectifié (j’ai aussi enlevé « doté ou » et les parenthèses de "de la mémoire (de la fiction), remplacées par une virgule") :
Ma misère équivaut à celle de ma mère, ça ne fait aucun doute (pour moi). « La vraie vie, elle est partout pareille (prononce Fanny Ardant). D’aimer, d’être aimer, d’espérer, d’attendre, d’avoir du chagrin, de rater… » Pourquoi les guerres ? A cause de la jalousie — et la jalousie entretenue par les dirigeants, bien sûr. On s’imagine que l’autre a qqch qu’on n’a pas. Mais personne n’a plus ou moins que l’autre, au départ, tout le monde est doué exactement du même bagage. Ce n’est pas de l’avoir, c’est de l’être. Ça peut se tuer, mais pas se voler. « Ce n’est pas un privilège de l’artiste d’avoir une ouverture au monde. » La sagesse humaine, tous les jours, à l’étude — « que nul n’élude » (Arthur Rimbaud) — et, ma mère, c’est vrai, sur le même bateau — et ce bateau, c’est vrai, moi chez elle, mais MAINTENANT. J’ai demandé à mon psy s’il trouvait que j’allais mieux. Je ne voyais plus trop d’intérêt à continuer de le voir, j’espaçais les séances. Il m’a répondu sans ambage : « Oui ! » Je mène ma barque comme je le peux et elle aussi la sienne, comme elle le peut — et, franchement, ce n’est pas désagréable, quand ça s’arrange, dans les familles. Avec la perte de la mémoire, de la fiction, elle gagne du côté de l’être, ma mère. C’est comme ça que je vois les choses. Ce qui lui fait du bien, à elle, c’est qu’elle peut peu, qu’elle peut de moins en moins. Ça lui fait un bien fou. Tout à l’heure Bobo me rejoint. On ira dans la forêt, on grimpera aux arbres. On tombera. On ira aux champignons, on s’intoxiquera. Ma mère en promenade (les pas de plus en plus petits, les arrêts de plus en plus fréquents) : « On n’est pas là pour courir trop vite, ça sert à rien… » « La vieillesse, c’est un moment où il n’est plus question que d’être », dit Gilles Deleuze. Pas être ceci ou cela, non, être. « Eh puis, la merveille, c’est que les gens vous lâchent ! La société vous lâche. Alors, ça ! Être lâché par la société, c’est un tel bonheur… »
T’embrasse,
Yves-Noël
Labels: correspondance mère
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