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Sunday, March 31, 2024

James Benning, hier. Son dernier film. BREATHLESS. Rapport avec le film de Jean-Luc Godard ? La durée, 87 mn, et le format, 4/3. A part ça, J.B. voulait juste « enregistrer la lumière », c’est-à-dire que nous avons devant les yeux pendant 87 mn un plan fixe d’un bout de route d’un paysage escarpé de Californie, l’ombre sur la route qui se déplace et, bien sûr, l’enregistrement sonore du presque rien de ce bout de souffle de cette journée pour moi désormais inoubliable. Il y a autre chose de Godard, finalement : un bout de fiction qui n’était pas prévue (et que J.B. enregistre bien sûr, ravi de n’y être pour rien), des ouvriers sur la route qui élaguent des arbres : ce bout de narration est de ceux qu’affectionnait et recherchait Godard. J.B. a dit : « comme si je voulais make fun de J.L.G. et que J.L.G. revenait pour make fun of me ». A la fin du film, une femme a crié, exaspérée : « Vive Godard ! » Bien sûr, ce genre de choses pour moi inouïes correspond certainement plus à ma nature redoublée par mon vieil âge qu’à la vôtre heureusement tumultueuse et à votre jeunesse occupée à voir des gens à poil faire leur tragédie* !  
Bises, 
MN

* Zakary m’avait proposé d’aller voir la dernière de Tragédie d’Olivier Dubois, à Colombes

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