Je voudrais aimer Legrand toute ma vie. Et il n’y a pas de raison pour que ça n’arrive pas, d’abord parce que la vie est courte, nous sommes comme en vacances ici, la durée d’un été ; ensuite parce que Legrand est une figure, une forme très ouverte, presque vide, qui peut tout contenir, pas tout sans doute, mais pas mal. (La stupidité idéologique de tout se tient en dehors de la forme Legrand.)
Legrand, mon seigneur, mon haut seigneur, pangolin… un jour je l’appellerai Dubois… est un sytème, un appareillage de respiration (comme cette formule est moche, mais rien n’est beau, vous le savez ?) (En relisant, je m’aperçois que l’appareillage de respiration est ce que portait mon père souffrant d’emphysème et de fibrose à la fin de sa vie.)
Je suis en marge. Quand vous êtes en marge, il n’y a qu’une chose à faire : contempler la beauté du monde des autres, le ciné permanent. Seulement c’est trop vaste, la vie des autres, trop immense. Legrand me permet de canaliser : je ne vois que Legrand. Ou encore, autrement dit : mon « je » est vagabond, mais Legrand est mon ancre
Une femme, il me semble qu’elle s’appelait Evelyne Pieiller, qu’elle avait écrit des romans (au moins un que j’avais lu), elle avait dit à Claude Régy que je ressemblais au personnage des Enfants Tanner, « Un beau matin, un jeune homme ayant plutôt l’air d’un adolescent entra chez un libraire et demanda qu’on voulût bien le présenter au patron. » C’est un jeune donc qui change de métier toutes les 5 mn. Il ne tient pas longtemps dans le job qu’il désire pourtant, il passe à autre chose. « De tous les endroits où j’ai été, poursuivit le jeune homme, je suis parti très vite » (et il en donne les raisons, ce qui l’attirait le rebute très vite). Il papillonne. Je crois me souvenir que j’étais assez fière d’avoir été reconnue comme personnage littéraire. Il faut que je relise le roman (l’ai-je jamais lu ?) Robert Walser est l’un de mes écrivains préférés. (Maintenant je m’identifie non à ce personnage, mais à lui.)
« Cela dit, on ne m’a encore jamais chassé de nulle part, c’est toujours moi qui suis parti, par pur plaisir de partir, en quittant des emplois et des postes où l’on pouvait faire carrière et le diable sait quoi, mais qui m’auraient tué si j’étais resté. »
Legrand, mon seigneur, mon haut seigneur, pangolin… un jour je l’appellerai Dubois… est un sytème, un appareillage de respiration (comme cette formule est moche, mais rien n’est beau, vous le savez ?) (En relisant, je m’aperçois que l’appareillage de respiration est ce que portait mon père souffrant d’emphysème et de fibrose à la fin de sa vie.)
Je suis en marge. Quand vous êtes en marge, il n’y a qu’une chose à faire : contempler la beauté du monde des autres, le ciné permanent. Seulement c’est trop vaste, la vie des autres, trop immense. Legrand me permet de canaliser : je ne vois que Legrand. Ou encore, autrement dit : mon « je » est vagabond, mais Legrand est mon ancre
Une femme, il me semble qu’elle s’appelait Evelyne Pieiller, qu’elle avait écrit des romans (au moins un que j’avais lu), elle avait dit à Claude Régy que je ressemblais au personnage des Enfants Tanner, « Un beau matin, un jeune homme ayant plutôt l’air d’un adolescent entra chez un libraire et demanda qu’on voulût bien le présenter au patron. » C’est un jeune donc qui change de métier toutes les 5 mn. Il ne tient pas longtemps dans le job qu’il désire pourtant, il passe à autre chose. « De tous les endroits où j’ai été, poursuivit le jeune homme, je suis parti très vite » (et il en donne les raisons, ce qui l’attirait le rebute très vite). Il papillonne. Je crois me souvenir que j’étais assez fière d’avoir été reconnue comme personnage littéraire. Il faut que je relise le roman (l’ai-je jamais lu ?) Robert Walser est l’un de mes écrivains préférés. (Maintenant je m’identifie non à ce personnage, mais à lui.)
« Cela dit, on ne m’a encore jamais chassé de nulle part, c’est toujours moi qui suis parti, par pur plaisir de partir, en quittant des emplois et des postes où l’on pouvait faire carrière et le diable sait quoi, mais qui m’auraient tué si j’étais resté. »
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