Thursday, June 14, 2007

Opéra nocturne

I



Il fait nuit c’est la nuit il fait noir vous dormez cher public vous n’y voyez rien vous dormez c’est la nuit la nuit noire on n’y voit goutte et dans cette nuit romantique ces ténèbres romantiques tout est noir absolu lunatique et malin c’est le noir absolu lunatique et malin le récit endormi en sommeil de la nuit de la mort du malheur et du vin de la drogue et du rêve rien ne va tout s’éteint tout est sombre tout est flou la réalité n’apparaît plus tout est songe tout nuit tout est mort la réalité insolite n’apparaît plus ni la vie ni le sol ni le soleil qui l’éblouit tout est nuit tout est mort absolu et malade tout est songe tout est fièvre absolue et malade fin du monde c’est la nuit le public n’y voit rien la misère des aveugles pas de sol pas de soleil pas de larmes pas de miel mur décor pas de décor que la nuit la nuit noire sans même ombre sans même aube sans même arbre tout est mort tout est vide tout est trou complètement noir le public n’y voit rien rien de rien tout est niet niet paupiette le public n’est pas vivant le liquide du poison de Satan et du vin a noirci la situation rien ne vit au fond du trou infini de la mort et du noir pas d’espoir tout est noir dégueulis de la mort tout est mort tout est nul tout est chaos incertitude et désespérance tout est mort tout est nul rien ne se voit rien ne se fête c’est la mort absolue sur la télévision du monde tout est rien les écrans sont saturés les communications sont coupés il fait froid c’est la nuit la fin du monde le terrier vous êtes au centre perdu dans le vide du nouveau monde c’est la prison c’est l’hiver tout est bête stupide et mort tout a froid tout est sec un désert de lait sec et la mort inquiète et mate sans parler sans mourir miniature dans l’infini du nid égaré et la nuit et du lac de la mort et du froid et du vide et du mort du désert de poussière sans poussière c’est la prison c’est l’hiver tout disparaît de vos yeux vos orbites sont-elles vides la prison vous afflige vous êtes morts depuis cent ans vous n’y voyez rien ni lumière ni couleur ni parpaing ni motte de terre vous êtes morts et enterrés vos orbites sont-elles creuses qui de la poule ou l’œuf est mort le premier Christophe Colomb de mes deux ne vous a pas amené au nouveau monde vous êtes morts enterrés dénués de vêtement et de sens vous n’êtes pas n’avez même jamais été et non plus ne serez vous n’y voyez rien n’existez pas Christophe Colomb de mes deux ne vous a pas amené au nouveau monde au contraire je dirais tout est mort pas vivant et même pas né ni désert ni glace ni gaz inhabitable à la face ni même rien que le vide de la nuit le néant que le trou le trou noir même pas gris même pas nuit mais plus rien même pas sombre même pas ombre mais plus rien Christophe Colomb ne vous a pas fait une fleur au contraire je dirais vous n’êtes rien vous n’avez pas découvert le nouveau monde rien du tout c’est la nuit c’est la mort la roue tourne les saisons pour rien rien de rien rien n’a lieu à jamais pas de dieux pas de père pas de soleil ni de mer l’éternité n’a pas d’yeux mais des orbites aveugles et crasses depuis toujours rien n’a lieu c’est la mort de tes yeux mon amour Hiroshima bleu noir malheur noir malheur noir malheur noir malheur les corbeaux et les chauve-souris dans le noir de tes cheveux pour tes yeux ma chérie tout est mort amoureux votre tête est remplie de vide et de noires nuées le cafard le bourdon le mal de crâne vous assomment vous n’y voyez plus vous dormez vous êtes même morts éveillés vous n’existez plus que pour ne pas vivre et souffrir tous les maux vous êtes morts dans la citadelle enterrés au fin fond pas de bateau cette fois-ci pour le nouveau monde pas de charme pas de bleus pas de soirées de tes yeux pas de charme pas de bleus pas de beaux jouets pour tes yeux tes paupières alourdies sont tombées dans le feu du haut du ciel tes paupières sont collées à la terre le ciel bleu de tes yeux n’existe pas mieux effacées les images et rien mieux effacées les images et rien mieux va coucher et la lune et l’étoile c’est la nuit sans lumière sans négoce et sans forme c’est le trou le trou noir de l’absence de lendemain des nuances invisibles dans le noir y en a pas rien à voir passez votre chemin mais vous n’en avez pas pas d’amour en prison pas d’amour dans la vie pas d’amour dans la mort pas de mélancolie tous ces mots sont des maux mal de crâne mystérieux pour qui n’a pas de secours au fond de lui le démon s’il savait ne dirait rien rien de rien rien n’a rien au démon marchandé les colombes de la paix de l’amour de la joie de la vie ne sont pas prêtes pour l’instant éternel rien à faire plus personne n’a des ordres n’a des signes les colombes ne sont pas prêtes les colombes de la paix de l’amour de la lumière et de l’ombre pour se protéger ni amour ni lumière ni colombes ni sorcière et ni ombres pour se protéger et ni paix que le noir et la guerre et la mort les tranchées dans la nature aussi et les barbelés dans le ciel de la nature aussi l’éternel bonheur de la vie c’est la mort les oiseaux dans la cage ce n’est rien comme malheur en vous-même vous êtes cage sans oiseaux.






II



Le bateau des restes de la créature marine,
pauvres hères, pauvres diables, fond du lac, fond du sac, coquillage, tout est triste en amour, tu es le mal aimé, de chalk-boat qui remonte le Nil,
c’est la carcasse du songe, fin du monde, jamais nés, le malheur, purpurins, pas de gel, qui se suivent, suffisante, toi, public, eau brûlante pour baigner bébé, la chimio vous soulève une paupière, coin de l’œil, ni même vivre, vous êtes morts et vos cendres dispersées dans l’entrée, et les mots sont des maux, en sous-main, nulle personne n’a plus d’ordres ni de signes, dans le noir de la guerre et la mort des tranchées et des barbelés dans la nature aussi, rien à voir, frivole et, oui, tout est sombre en amour et tout est noir en amour et la mort, dénués, sirotés, nous ne sommes plus que des plumes, la fleur, aucun des deux grands-pères ne répond, d’aucuns si le malheur est noir, sombre dimanche, les mots sont de tous les mots, là, où les vents grognent, nul ne lui a marchandé non plus, suit, et sagesse, dépités, même jamais plus, ni même rien à la main, le tango.

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