Thursday, January 03, 2008

Le ciel crucial

Le ciel crucial










Tout recouvert de peau d’animal noire, de peau huileuse ou de tissu brillant, bruissant. Une activité très fastueuse. La galerie noire. « Fastueuse » vaut pour : « fastidieuse ». (Hélèna aime les mauvaises traductions.) Il faut penser à tout. c’est très excitant. Comme la guerre. Brest. Éteindre la lumière. Et la journée, le lendemain ; inattendue, mais la journée. Quartier reconstruit.










Mais c’est l’aube encore, c’est éclairé. Il n’avait pas d’chance. C’est lui qui l’disait. Moi, je me moquais d’lui. Je lui disais qu’il avait de la chance d’être encore en vie. Il est sept heures et un quart. De l’allergie, à chaque printemps. Misogynie soudain, sans vergogne.










Toujours les châteaux, les manoirs… La couleur, ce soir : taupe, très délicat. Une sorte de vieux rose très délicat, incolore presque, c’est ça : taupe. Et si je me trompe… Une couleur… impossible à troubler. Emportée dans le sommeil. Un ancien criminel. Espérer que l’hiver… n’aura pas de fin.










La manière de dire s’il fallait rapide. Communauté brutale, bruyante, tireuse de secret. Tendre et murmurant silence. J’ai hor-reur des médicaments, pas vous ? Elle est dans le cœur d’une immense espérance : que les choses suivent leur cours. (C’est un musée.)










Quand une hypothèse ne s’adapte pas aux prémisses… Pas une piqûre d’insecte, une marque de vaccin. Ça vient peut-être de l’atmosphère. Je m’efforce peut-être inconsciemment de faire du mystère sans l’vouloir avec rien du tout à cause de tous ces curieux objets qui nous entourent… et… et… – Nous pourrions partir, lieutenant, il commence à faire noir. – Nous ferions aussi bien sinon je risquerais, tel que j’me connais, d’y passer la nuit. Je vais vous raccompagner.










C’est étrange, j’ai l’impression d’avoir vieillie tout à coup. – Oui, la mort fait toujours ça. Tu étais si petite. La nièce, les voix, Jeanne Balibar, Delphine Seyrig… Et qui a doublé cette femme ?… Démonstration étincelante. Mais je suis déjà fatigué… Dites-moi… Cette couleur, ces couleurs à l’ancienne.










La fille, la femme… les choses se resserrent… On veille sur moi. D’où ? C’est encore inconnu… C’est déjà inconnu. Respiration calme et fière. Le sapin.










C’est l’objet en question. Le mobile, les moyens et l’opportunité. Voyez, le Moyen-Âge n’était pas aussi terne que la plupart des gens le croient. Ni la Renaissance française aussi brillante. Le clinquant.










Un deuil rappelle souvent un autre deuil. Un meurtre rappelle souvent un autre meurtre. Aller lentement.










Yves-Noël Genod, 3 janvier 2007.

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