Sunday, May 31, 2009

Nicolas Marchand

Salut Yves-Noël,

enfin je trouve un peu de temps pour t'ecrire.
J'ai été très content de voir ta pièce à Chaillot. Comment dire... Déjà dans le spectacle que j'avais vu à la Ménagerie de Verre j'avais beaucoup aimé ces personnages que tu mets sur un plateau, ces gens étranges dont on ne sait pas très bien d'où ils viennent et où ils vont (qui parlent différentes langues comme si parfois il fallait tout simplement changer de langue pour changer de perspective), des personnages qui nous ressemblent, mais qui semblent aussi ne pas vivre sous les contraintes de tous les jours, tout simplement parce qu'ils ont décidé que ce n'est pas nécessaire, que c'est à nous de décider de nos contraintes, comme dans un jeu d'enfant où on fait ses propres règles et qu'on change si besoin est, ces gens qui stationnent dans une salle de théâtre comme s'ils faisaient partie d'un univers qui n'existe que dans cet endroit et qui sont là en dehors du temps, en dehors du monde, comme des gens qui aurait décider de ne plus jouer le jeu de la société mais d'inventer - ça je l'ai déjà dit - leur propre jeu, leur propre passe-temps, leur propre vie et qui nous ouvrent par ça un regard nouveau et plein d'espoir sur notre propre existence, sur nos perspectives, qui nous font rire, réfléchir, pleurer quand parfois ils semblent égarés et complètement perdus, qui mêlent leurs inventions à des textes de théâtre et nous rappellent que le théâtre, c'est l'endroit du jeu et qu'au-delà de ça, personne ne nous interdit de faire du monde un aire de jeu - le monde est un plateau où les pantins s'agitent (comme le dit Shakespeare). J'adore la décontraction et la légèreté du spectacle et des comédiens même dans le moment tragique, l'humour et aussi les références (par ex. l'interview avec Gérard Phillipe) et les clins d'oeil a la tradition (jamais cyniques) qui ce retransforme en l'essentiel du théâtre - le jeu !
J'aurais pu rester là encore longtemps a contempler ces gens et à rêver... comme s'ils m'avait enbarqué dans leur lieu sans contrainte temporelle...

J'espère que tu excuses mes fautes de francais - tu sais que ce n'est que ma deuxième langue - et j'espère qu'on trouve le temps en juillet de boire un verre ensemble - je t'appelle - et de plus j'espère qu'on trouvera une occasion de travailler ensemble...

Je t'embrasse

Nicolas

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