Monday, October 26, 2009

"Mamie est pendue au plafond."

Je ne veux plus faire que des choses sexy comme je viens de faire : du cabaret, trois filles quasiment à poil et maquillées, couvertes de bijoux sonores et des dindons aux phallus de vieux fripés (sur le bec) - voici ma version du butoh ! Le spectacle n'a peut-être pas eu la résonance qu'il aurait dû avoir parce qu'il a été présenté dans une soirée ultra-conceptuelle, après deux heures trente de Xavier Le Roy et Latifa Laâbissi. Non, moi, zéro concept, la sensation pure, mais faut être doué pour changer de piste, changer de voie quand on vous en indique une autre. Je n'ai rien contre le conceptuel, Xavier Le Roy est même mon préféré (et de loin) dans cette veine-là. Quant à Latifa, j'ai travaillé dix ans avec elle et j'ai adoré son dernier spectacle. Mais, enfin, moi, c'est niet ! Anti, anti-conceptuel, c'est la seule règle. Claude Régy faisait remarquer un jour qu'au théâtre - contrairement à ce que disaient les linguistes (le mot n'est pas la chose) - le mot "pain" devait avoir du goût et le mot "chien" devait aboyer - sinon rien ne se passe - ce n'est pas la peine de mentir au public en lui racontant autre chose. On essaie à chaque fois de ne pas mentir. Tout le monde essaye. Disons que je connais quelques vitesses et quelques raccourcis - quelques "équations", disait Marguerite Duras. J'étais aidé sur ce coup par trois actrices exceptionnelles et exceptionnellement malignes, Kate Moran, Marlène Saldana, Jeanne Balibar qui, je vous assure, ne sont pas des conceptuelles. Ça faisait du bien d'avoir que des vraies femmes !

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