Saturday, October 10, 2009

La douleur

La douleur



Les femmes sont belles. Vous commencez par une phrase, vous écrivez. Vous commencez par une phrase et votre roman - votre futur roman - s'écrit et s'appesantit. Vous êtes dans un train - pour le mouvement. Vous passez au-dessus des rivières, au-dessus des villes. Laval. La ville de lumière grise et de rêve moyenâgeux. Les femmes sont belles. Vous rêvez sur le mot "fille". Vous rêvez à cette jeune mannequin des années soixante-dix qui est maintenant mère de trois enfants et à qui Roman Polanski avait proposé de faire des photos. Vous enviez Roman Polanski d'avoir baiser cette fille. A l'époque, c'était plus facile, c'était plus facile d'être l'auteur de l'amour, vous auriez pu. En 77, vous aviez quinze ans. Vous regardez par la fenêtre, vous ne regardez pas par la fenêtre. La fenêtre, ce qu'il y a dedans, comme un aquarium sans poissons, avec des plantes, vous regarde, vous regarde pas. Il y a des vaches, mais de plus en plus rares. Et dans les campagnes, la soi-disant morale puritaine qui recouvre comme le gris recouvre, le nuage bas. Et puis j'ai voulu parler de Pierre, dans le fil de la plume... Alors j'ai saisi mon iPhone et je me suis mis à pianoter : "Tu sais, je voudrais te dire, je pense beaucoup à toi, tout le temps même, mais si je l'écris plus sur le blog, c'est à cause du "jardin secret", tu fais partie de mon jardin secret, alors je me retiens..." Et puis je me suis arrêté, je ne savais pas comment finir.

J'aime le franglais. Je regarde par la fenêtre, il y a des entrepôts à trains, à camions, des bâtiments en vrac - et je pense encore : "J'aime le franglais", en fait, c'est qu'on arrive à Rennes. Je te call plus tard. Avant de descendre la grosse femme (et pourquoi pas ?) qui était en face de moi de l'autre côté du couloir me demande si c'est bien, le livre que je lis. Je réponds : "Oui, j'adore ! Vous connaissez ? J'avais lu ses autres livres, mais je crois que celui-ci est le meilleur. Il est plus sentimental et moins cynique. Enfin, c'est un mélange. Mais il est autobiographique alors il y a quelque chose de vrai." Et elle me répond : "Oui, c'est toujours douloureux quand on..."

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