Friday, November 06, 2009

La parole

J'étais dans une maison que je n'ai pas racontée. Une "Baba house". Un musée. Une maison de riches Chinois d'autrefois encore habitée, mais transformé en musée par ses propriétaires pour en éviter la destruction, c'est ce que j'ai compris. Et, en effet, quand on en sort, c'est l'allu, c'est Gotham, "science-fiction", comme on dit beaucoup ici.
Ça me plaît que le monde jeune, neuf, ça ne soit plus l'Amérique, mais ici.
Ici, c'est sans vergogne.
Mais la maison si ancienne, vénitienne, raffinée, les portraits aux murs, les laques, le patio pour l'eau, les cinq éléments, l'espionnage des femmes reléguées dans des mystères, la dentelle du luxe et de la lumière, la peur de la guerre, les naissances, la puissance à garder... J'étais épuisé, je n'avais pas dormi la nuit précédente et nous étions en fin de journée. Le musée avait été ouvert pour nous. Nous étions les seuls. Je n'écoutais pas les explications diffusées par un étudiant de petite taille, c'était au-dessus de mes forces, mais je me souviens être resté longtemps dans une chaise-longue cannée qu'on aurait pu trouver chez Conran Shop, voyez, un objet parfait (laqué noir), à admirer, plus loin, le groupe et à fermer, ouvrir les paupières pour ne pas complètement sombrer. Tant d'espace intérieur dans un endroit tout extérieur au contraire, dans une ville toute devant, sans retrait, sans remords.

Boris est difficile en ce moment, presque grossier*. C'est quelqu'un qui a besoin de beaucoup de sommeil et le jet lag le fatigue.

J'aurais volontiers fait des photos, mais, à l'intérieur, aucune photo n'étaient permises.

"C'est le destin de notre race, dévastée par l'introspection et l'anémie, de se reproduire en paroles."






* Ça s'est arrangé. No problem.

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