Monday, November 23, 2009

Projet Frédéric Teschner

I

je vais parler de ce que je veux

dans ce livre

Frédéric me le permet

il me l'a demandé

quand on me demande quelque chose

en général

comme ici Frédéric

d'écrire dans un livre

c'est comme si on me disait

fais ce que tu veux

écris ce que tu veux

c'est comme ça

quand on s'adresse à moi

alors voyez

et vous

me permettrez-vous

que j'écrive ce que je veux

ou souhaitez-vous

qu'au moins je remette la ponctuation

de toute façon je voudrais parler des problèmes du monde

qui concernent tout le monde

Claude Lévi-Strauss disait qu'il écrivait en écoutant de la musique

moi j'écoute les infos

et je lis aussi tout en écrivant

de la poésie

c'est possible de faire plusieurs choses à la fois

c'est ce que vous faites en ce moment

en feuilletant ce livre

ce livre pourrait être l'histoire des débuts

de toute façon on en revient toujours au début

à chaque page cette tâche

jeux de mot

cette tache

comme vous voyez

les débuts c'est aussi ce coffre-fort dont vous avez perdu la combinaison

et que vous portez

à peu près vers le sternum

c'est Luigia qui me l'a dit

les quartiers se construisent par invasion

sans autorisation

dans l'Amazonie

c'est déjà la fin de cette émission spéciale



II

les chambres de mon hôtel ne restent jamais vides

des coups de poing au ciel

je ne puis pas souffrir ces hommes efféminés dit La locandiera

que vous pétiez ou non

capitaine d'industrie

un homme doit pas s'approcher des femmes dans cet état

d'une femme dans cet état

sentir la rose

et la transpiration

c'est tellement émouvant que Sophie Marceau

et Christophe Lambert

jouent ensemble



III

Plein de jeunes filles en fleurs surexcitées en bas d'l'hôtel



IV

tout est superposition

naïvement

Frédéric se superpose à Teschner et

réciproquement

du café noir se superpose à la table blanche

et la doudoune Dior

que j'ai achetée pour ressembler à Thomas Lélu

se superpose à la chemise blanche

Ann Demeulemeester

la musique se superpose à l'image

l'image c'est le cinéma

le cinéma sans lumière

l'aube rapide se superpose à la vie

l'arbre d'hiver

graphique

se superpose à la mort

et l'amur est un mour

l'écran projeté noir que craint-il sinon d'être

tu es en vélo

ta lumière brille le chemin

tu es Hélèna

travestissement d'un amour comme tous les amours

la porte s'ouvre

de la grande maison lacanienne

pure architecture dessinée dans la forêt-mystère

le vélo est noir

avant l'aube

sur le mur blanc

on ne te le volera pas

la bonne

le majordome

la vitre

la vitre à nettoyer

le sol à nettoyer



VI

les ennemis

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