Thursday, March 11, 2010

La Grâce, en voiture et en vélo

C'est curieux, hier, les gens étaient dythirambiques (ils avaient inventé le spectacle), aujourd'hui ils étaient plus mitigés, partagés, on aime ça, pas ça (et les autres le contraire) et même ceux qui avaient aimé disaient simplement bravo. Sauf Jean-Marc Adolphe, je dois dire, qui murmure (pour que j'entende à peine) que c'est l'un des plus beaux spectacles qu'il ait jamais vus et qui veut faire un livre sur moi. Le spectacle ne s'adressait-il, ce soir, qu'à Jean-Marc Adolphe ? Pour moi, la représentation était excellente... Différente d'hier, mais excellente. Qu'est-ce qui fait la différence ? Qu'est-ce qui fait qu'il y a la grâce, l'unique, ou la répétition ?
Deuxièmement, hier, j'emmène Thomas à la radio pour enregistrer l'opérette de Quintane, rejoindre Pierre et Jonathan. Pendant que je suis là, Thomas et Jonathan sont excellents, il y a une grâce, ils s'aiment, etc. Du grand style, tout le monde est impressionné. Comme je dois partir à 16h30 rejoindre la Ménagerie, je propose à Thomas de rester, s'il peut, et de continuer. Plus tard dans la soirée, j'ai un doute, le sentiment d'une erreur. Thomas me rassure en m'envoyant ce texto : "Bon, écoute, je crois qu'on a fait du good job après ton départ." Mais, ce soir, Pierre me dit que c'était à chier, du temps gâché, qu'ils n'ont rien fait que des choses inutilisables. Et, bien sûr, ce que je redoutais : il n'a pas osé demander à Thomas de partir, puis Jonathan était fatigué, enfin, bref... J'ai si peu de temps de travail que la perte d'une minute m'est insupportable. On ne jette jamais rien. Pourquoi, cette opérette, tant de gâchis ?
Aujourd'hui, c'était aussi la représentation d'Audrey (qui a beaucoup aimé). Mais Audrey, c'est la grâce, oui, incarnée, dans un sens ou dans l'autre, c'est la grâce, anyway... Je vais aller la voir lire Aurélia Steiner dimanche, tant pis pour l'opéra de Christian Rizzo ou pour Marina Foïs dans Maison de poupée, je vais voir dimanche celle dont Jeanne dit qu'elle n'a jamais vu une Ophélie aussi belle, dans Hamlet. Je suis d'accord. Audrey a beaucoup influencé cette reprise du spectacle butoh à la Ménagerie, je m'en aperçois en lui parlant. Nous avons répété dans le même espace son travail sur Ophélie - une fois, en particulier, elle avait la fièvre, elle faisait sécher ses cheveux sur les radiateurs, je crois que j'en ai déjà parlé. Elle était comme une sorcière dans les sous-sols d'un château, elle a entièrement préparé le terrain à Jeanne, Kate et Marlène. Je vais dire qu'elle est même la gardienne de Jeanne, Kate et Marlène - et du vide - au sens où Caïn disait à Dieu ne pas être le gardien de son frère, au sens inverse : l'empathie.






Finalement, en écoutant les enregistrement, je m'aperçois que c'est très bon, ce qu'ont fait Jonathan et Thomas après mon départ...

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2 Comments:

Anonymous Pierre said...

Tu balances tout comme ça, sans aucune réserve... Je t'avais dit d'attendre d'écouter les enregistrements, avant de t'énerver. Ensuite, moi, je suis là, comme d'hab', pour faire répétiteur, et pour sentir un maximum de choses avec mes deux oreilles, mais je sais, et tu sais bien, que nos oreilles (les tiennes, les miennes) ne sont pas toujours en phase. Bref, ça m'a gâché l'après-spectacle, hier, quand on a parlé devant la Ménagerie, et que tu t'es emballé.

11:30 PM  
Blogger Marie-Noëlle Genod, le dispariteur said...

Moi aussi !

1:04 AM  

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