Ma philosophie
J’aimais beaucoup la façon dont Marguerite Duras se mettait à questionner les journalistes dans les interviews. Ou alors, parfois, elle s’arrêtait et elle disait : "Là, il faudrait une question sur tel sujet…" Ça m’amusait beaucoup (le silence du journaliste qui, évidemment, ne répondait pas). Un jour, elle dit : "Vous savez pourquoi on n’arrive pas à filmer le bonheur ? Bonsoir, ma chérie, tu vas bien, les enfants ont passé une bonne journée… Vous savez ?... Eh bien, c’est parce que le bonheur n’existe pas." Démonstration implacable. Eh bien, je pense exactement le contraire. Je pense que seul le bonheur existe vraiment. C’est la seule réalité, au fond. Et, en plus, on arrive très bien à le filmer (les génies, bien entendu) : Ozu, Fellini, Tati, pour ne citer que les trois qui me viennent en premiers.
Lubitsch… Elephant, de Gus Van Sant, est aussi un film sur le bonheur… Godard, c’est plus sur la beauté mêlée au désespoir, c’est vrai. (Mais enfin, c’est tellement beau, que, de mon point de vue, le désespoir paraît anecdotique.) Bresson sur la lucidité comme une maladie, ce qui n’est pas le bonheur, non, la lucidité. Le bonheur ne passe pas par les yeux. Mais ça se filme… Haneke n’est pas sur le bonheur, mais je ne le supporte pas. Lars Von Trier, non plus. David Lynch n’est pas sur le bonheur, mais il insiste tellement sur les deux niveau, celui des histoires (sombres) et celui de la réalité (divine) qu’il touche (lui) par la méditation… J’ai vu quelques films de Philippe Garrel qui étaient sur le bonheur. Les films de Rozier aussi, ils n’ont pas d’autre sujet. Les films de Woody Allen, non, pas vraiment, mais ils sont d’une telle tendresse… Et puis le préféré de Marguerite Duras, Satyajit Ray, c’est sur quoi ? Elle disait : "J’ai eu beaucoup d’honneurs dans ma vie, mais il y en a un qui est pour moi... (Geste sur le cœur.)" Dans un festival dont il avait la charge, en Inde, Satyajit Ray avait invité India Song.
Lubitsch… Elephant, de Gus Van Sant, est aussi un film sur le bonheur… Godard, c’est plus sur la beauté mêlée au désespoir, c’est vrai. (Mais enfin, c’est tellement beau, que, de mon point de vue, le désespoir paraît anecdotique.) Bresson sur la lucidité comme une maladie, ce qui n’est pas le bonheur, non, la lucidité. Le bonheur ne passe pas par les yeux. Mais ça se filme… Haneke n’est pas sur le bonheur, mais je ne le supporte pas. Lars Von Trier, non plus. David Lynch n’est pas sur le bonheur, mais il insiste tellement sur les deux niveau, celui des histoires (sombres) et celui de la réalité (divine) qu’il touche (lui) par la méditation… J’ai vu quelques films de Philippe Garrel qui étaient sur le bonheur. Les films de Rozier aussi, ils n’ont pas d’autre sujet. Les films de Woody Allen, non, pas vraiment, mais ils sont d’une telle tendresse… Et puis le préféré de Marguerite Duras, Satyajit Ray, c’est sur quoi ? Elle disait : "J’ai eu beaucoup d’honneurs dans ma vie, mais il y en a un qui est pour moi... (Geste sur le cœur.)" Dans un festival dont il avait la charge, en Inde, Satyajit Ray avait invité India Song.
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