Faux rêveur
A Montévidéo, au Centre de Ressources (qui va fermer faute d'argent), j'ai enfin trouvé la revue « Ubu » et, dans le dernier numéro (juillet 2010), l'article de Joëlle Gayot intitulé « La Ouf Génération ! », cet article remarquable si enthousiaste pour une relève du théâtre en France à laquelle Joëlle Gayot me fait l'honneur de m'associer. Elle me classe dans la sous-catégorie « Les faux rêveurs ». Ça me va très bien ! D'autant que Marguerite Duras disait que le mot « rêve » était le mot qu'elle détestait le plus dans la langue française. « Moi, je ne rêve pas, j'écris. » Je recopie, dans ce long article plein d'enthousisame, ce qui semble donc plus particulièrement me concerner (nous, cher lecteur, nous, notre enthousiasme).
« Troisième mouvance : un théâtre apparemment doux rêveur, mais très précis dans sa constitution. Il se repère à ses effets de perturbations, ses légers tremblés, une façon de vagabonder entre les lignes strictes de cadres préétablis. On l’apprécie sous la « plume » de Yves-Noël Genod, qui pour n’avoir plus 20 ans, en est pourtant l’un des plus brillants chefs de file. (…) Avec ces artistes, la scène semble flottante, imprécise. On en discerne mal les contours et les histoires qui s’y déploient jouent d’avantage sur les traces laissées par des textes, des mémoires, des récits singuliers, des images que sur le tranchant d’une réalité. Ce théâtre qui ramasse sur les plateaux des objets de toute nature est arpenté par des acteurs blagueurs dont la présence s’équilibre entre ironie et gravité. Les sensations y relèvent de l’impalpable, de l’onirique. La durée distordue ne répond plus à ses critères habituels. Une minute dure deux heures, une heure dure une poignée de secondes. On ne s’y refuse rien, musique, vidéo, masques. On y fait se lever le souvenir d’autres représentations, les spectres s’y promènent, les ombres passent, l’imaginaire du spectateur est sollicité en sous-main, activement. Ce théâtre sans arrogance s’ancre, durablement, dans la mémoire de chacun. »
Je veux dire à Joëlle Gayot : « Chapeau ! » et bien sûr : « Merci. » Surtout parce que tout l’article est de cette eau la plus pure. Ça m’a remonté les chaussettes, ce qui est dit là. Pas spécialement sur moi, n'est-ce pas, c’est très gentil (mais je commence à être habitué que les gens soient gentils avec moi), non, mais c'est l'ensemble – et si elle avait raison ? Et s'il y avait vraiment une relève en France ? Une école. « Un souffle d’air frais », dit-elle. Le TGV, encore à vive allure, arrivait sur Paris encore à la fête du couchant, quand j’ai lu les photocopies de cet article « de rêve ».
« Troisième mouvance : un théâtre apparemment doux rêveur, mais très précis dans sa constitution. Il se repère à ses effets de perturbations, ses légers tremblés, une façon de vagabonder entre les lignes strictes de cadres préétablis. On l’apprécie sous la « plume » de Yves-Noël Genod, qui pour n’avoir plus 20 ans, en est pourtant l’un des plus brillants chefs de file. (…) Avec ces artistes, la scène semble flottante, imprécise. On en discerne mal les contours et les histoires qui s’y déploient jouent d’avantage sur les traces laissées par des textes, des mémoires, des récits singuliers, des images que sur le tranchant d’une réalité. Ce théâtre qui ramasse sur les plateaux des objets de toute nature est arpenté par des acteurs blagueurs dont la présence s’équilibre entre ironie et gravité. Les sensations y relèvent de l’impalpable, de l’onirique. La durée distordue ne répond plus à ses critères habituels. Une minute dure deux heures, une heure dure une poignée de secondes. On ne s’y refuse rien, musique, vidéo, masques. On y fait se lever le souvenir d’autres représentations, les spectres s’y promènent, les ombres passent, l’imaginaire du spectateur est sollicité en sous-main, activement. Ce théâtre sans arrogance s’ancre, durablement, dans la mémoire de chacun. »
Je veux dire à Joëlle Gayot : « Chapeau ! » et bien sûr : « Merci. » Surtout parce que tout l’article est de cette eau la plus pure. Ça m’a remonté les chaussettes, ce qui est dit là. Pas spécialement sur moi, n'est-ce pas, c’est très gentil (mais je commence à être habitué que les gens soient gentils avec moi), non, mais c'est l'ensemble – et si elle avait raison ? Et s'il y avait vraiment une relève en France ? Une école. « Un souffle d’air frais », dit-elle. Le TGV, encore à vive allure, arrivait sur Paris encore à la fête du couchant, quand j’ai lu les photocopies de cet article « de rêve ».
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